Chapitre 13 - partie 2/3

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Après manger, pendant qu'Élisabeth faisait la lecture à Charlotte, Simon et Carmella tentèrent leur première leçon de pêche. Les opérations furent menées par William qui adorait pêcher, mais aussi avec l'aide du marquis. Tandis que William s'occupait de son fils, le marquis donnait des conseils à la jeune femme.

Carmella gardait sa ligne dans l'eau quand Charlotte, intriguée depuis que son frère venait de sortir son premier poisson de l'eau, voulut essayer la pêche à son tour. Le marquis laissa donc Carmella quelques instants pour aider sa nièce. Mais il s'avéra être une très mauvaise idée de laisser quelqu'un d'inexpérimenté seul avec une canne à pêche, de surcroît quand on s'appelait Carmella. Certes, Rufus était sagement à ses pieds, mais ce n'est pas lui qui allait l'aider, allongé de tout son long comme il l'était.

Discrètement, Carmella regardait le marquis qui se montrait d'une incroyable douceur avec Charlotte. C'était un contraste assez frappant. Ce n'est qu'en de tels moments qu'on pouvait voir la réelle nature du jeune homme qui entamait ses regards froids en société.

Sa ligne commença à bouger légèrement, chose que la jeune femme ne remarqua pas le moins du monde. Il faut dire qu'elle était déjà très occupée à regarder les moindres gestes du marquis. Il est parfois difficile de se concentrer sur une chose à la fois.

La bobine de file commença à se dérouler, rapidement, attirant l'attention de Rufus, qui, relevant la tête, se mit à aboyer bruyamment en remuant la queue. Tournant alors la tête pour regarder son chien, Carmella poussa un petit cri de stupéfaction mêlé de joie en voyant que ça mordait.

Le marquis, qui avait entendu Rufus, se tourna vers eux. Il ne lui fallut pas longtemps pour se rendre compte de la situation et, courant vers elle, il lui cria :

- Maintenez la bobine !

Carmella - après un petit temps de réflexion sur le sens de ses paroles - plaça sa main sur la bobine qui s'arrêta de tourner brusquement. Carmella sourit, fière d'elle, quand on tira de nouveau avec force sur la ligne, lui faisant perdre l'équilibre. Elle tira tant bien que mal sur la canne, mais il semblait qu'elle avait fait une belle prise. Le marquis arriva à sa hauteur et se plaçant derrière elle, il passa ses deux bras de chaque côté de la jeune femme, avant de se saisir également de la canne. Alors seulement, il tira.

Le poisson était costaud !

Mais, soudainement, le poisson qui devait être épuisé, cessa de tirer sur la corde.

Eh bien, vous savez quoi ? Avez-vous déjà affronté quelqu'un au souque à la corde, jeu de corde qui consiste à tirer chacun sur un bout de celle-ci en essayant de faire avancer l'autre ? Si c'est le cas, vous savez donc ce qui se passe quand l'un des deux adversaires cesse brusquement de tirer ... Eh bien l'autre, emporté par la traction qu'il faisait jusque-là, se voit brusquement projeté en arrière. Et c'est exactement ce qui se passa.

Dans une parfaite synchronisation, Carmella et le marquis retombèrent en arrière. Carmella releva la tête pour voir la bobine se dérouler à toute vitesse. Vous pensez bien que le poisson n'allait pas laisser passer une telle chance ! Arrivée à son terme de la bobine, la canne à pêche commença à bouger sur le ponton.

Se relevant, Carmella essaya d'attraper la canne à pêche qui n'allait pas tarder à tomber à l'eau. Se penchant, elle l'attrapa... mais emporté par sa vitesse, elle trébucha, avant de tomber à l'eau.

Se redressant à son tour, le marquis plongea dans l'eau. Ce n'est pas possible, cette fille avait un penchant naturel pour les chutes en tous genres !

Il remonta à la surface avec Carmella, qu'il aida à regagner la berge. William, qui avait accouru depuis un moment, tendit les bras pour aider Carmella à remonter sur le ponton. Alors seulement, Charles se rendit compte qu'elle tenait toujours la canne à pêche dans ses mains.

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant