Chapitre 6 - partie 4/5

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Alors que les danseurs évoluaient en rythme, la marquise se tourna vers son fils qui n'avait pas manifesté l'envie de participer à cette danse et restait de ce fait près d'elle.

- Il est sûr qu'elle ne manquera pas de cavalier ce soir, remarqua la marquise, un sourire étirant ses lèvres.

Le marquis ne répondit rien, se contentant de suivre du regard la silhouette de Carmella qui virevoltait sur la piste.
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Plus tard dans la soirée, alors que le marquis dansait silencieusement avec sa mère, celle-ci lui demanda subitement tandis qu'ils regardaient Carmella valser sous leurs yeux en compagnie d'un jeune dandy :

- Que pensez-vous de lord Howard ?

Le marquis regarda le dénommer lord Howard qui conversait dans un coin avec un groupe d'hommes.

- Je n'ai jamais vu un homme aussi démuni de connaissance intellectuel que lui, répondit-il.

- Bon... Et le vicomte de Straton ?

- Ce n'est rien d'autre qu'un ivrogne invétéré.

La marquise continua de balayer la salle du regard à la recherche de potentiels prétendants pour Carmella.

- Dans ce cas, quel jugement portez-vous sur le fils cadet de lord Wixson ?

- Un débauché sans le sou, rétorqua aussitôt Charles.

- Quel difficile vous faites. Peut-être que sir Davincourt trouvera plus de grâce à vos yeux ?

- Il est trop vieux.

- Et lord Edbrook ? Il est - dit-on - très intelligent.

- L'intelligence n'achète pas l'élégance chère maman.

- Vous êtes injuste Charles. Il n'est pas si laid, plaida la marquise qui, regardant le jeune homme, ne put qu'admettre que son jugement était totalement faux.

Mais elle n'abandonna pas pour autant.

- Et celui-ci ?

- Lord Rimber ? Il a deux pieds gauches !

- Vous êtes bien difficile monsieur mon fils ! plaisanta la marquise douairière.

- Je ne suis pas difficile. Je veux simplement que Carmella soit avec quelqu'un de bien. Ce n'est tout de même pas de ma faute s'il n'y a pas là un garçon de correct !

- Il n'est pas de jeune homme parfait mon garçon, toi plus que quiconque, le taquina-t-elle.

- Je n'ai pas la prétention de dire le contraire.

La danse s'acheva. La marquise commença alors à désespérer quand elle aperçut soudain un homme dans la foule qui lui arracha un cri de joie.

- Regardez ! Il y a le fils aîné du duc de Dadminster ! Celui-ci - vous aurez beau chercher - je suis sûr que vous ne lui trouverez aucun défaut susceptible d'en faire un mauvais époux pour Carmella. C'est un cavalier hors pair et danseur émérite qui a étendu ses horizons culturels du fait de ses nombreux voyages à l'étranger. Il ne boit pas d'alcool à longueur de journée, ne jette pas son argent par les fenêtres, est jeune et il faut le reconnaître plutôt bel homme. De plus, il est très aimé de ses gens grâce à sa grande bonté envers eux. Et chose qui comble le tout, il deviendra un jour duc !

Face au silence que lui opposait son fils, la marquise sourit à la perspective d'avoir enfin réussi à fermer le bec de son fils qui ne s'ouvrait que pour faire des critiques. C'était comme gagner une course contre un champion du monde, mais en plus satisfaisant.

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant