Chapitre 5 - partie 4/4

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Perdue dans ses réflexions, elle ne remarqua pas les deux hommes qui se tenaient derrière un buisson touffu à côté duquel était tout à l'heure passé le marquis. Elle ne remarqua pas ses deux hommes qui l'épiait dans l'ombre. Elle ne remarqua pas le regard vicieux de l'un des deux.
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Ce dernier ne la quittait pas des yeux. Il avait une chevelure noire, tirant sur les couleurs ailes de corbeau. L'autre les cheveux d'un brun très soutenu.

Celui-ci dit alors à son comparse :

— Tu es sûr de toi ?

— Puisque je te dis que c'est elle ! répliqua l'autre, toujours en train de dévorer des yeux Carmella.

— Et qu'est-ce que tu comptes faire ?

— L'embarquer avec nous.

Le jeune homme aux cheveux bruns regarda son ami, légèrement surpris. Il fixa à son tour la jeune femme avec un peu plus d'attention.

— C'est un sacré morceau dis moi, ajouta il finalement en sifflant. Ma parole, elle est juste canon.

— La ferme Hugo ! Tu veux que l'on se fasse repérer ou quoi ?

— Oh, c'est bon, fit le dénommé Hugo en bougonnant.

Reportant son attention sur la jeune fille, il ricana en ajoutant :

— Moi, ça ne me déplairait pas de l'avoir dans mon lit !

Aussitôt, l'autre l'attrapa par le col de sa chemise :

— Écoute-moi bien : elle est à moi, c'est clair ? Alors pas touche ! Tu entends ? Elle est à moi !

— Ok, ok, relaxe. Je plaisantais... Mais si tu veux la partager...

Sous le regard meurtrier de son ami, il se tut.

— Bon, il faut faire vite, elle n'est pas seule, fit l'homme à la tignasse sombre en désignant du menton le cheval du marquis. Tu vas vers elle, tu fais comme si tu passais tranquillement et tu l'attrapes. Et met bien ta main sur sa bouche, il ne faudrait pas qu'elle crie.

— Hein ? Moi ? fit bêtement Hugo en se montrant de son index. Mais tu n'es pas bien dans ta tête, ajouta-t-il en le pointant cette fois contre sa tempe en la tapant plusieurs fois. Ce n'est pas mes oignons, je te signale. Pourquoi tu n'y vas pas toi-même ?

—Espèce d'abruti ! Elle me reconnaîtrait !

Faisant glisser son index gauche jusqu'à sa bouche, Hugo murmura :

— Ce n'est pas faux.

Devant l'air stupide de son ami, le jeune homme à la chevelure noire soupira. Pas question de remettre les chances de réussite uniquement dans les mains d'Hugo. Il dit donc à son ami :

— Au pire des cas, on a qu'à l'attraper tous deux par surprise. On l'assomme et hop on l'embarque incognito avec nous. Si on nous pose des questions, on dit qu'elle est tombée dans les pommes.

— Je m'abstiendrais si j'étais vous.

Se retournant d'un même bloc, les deux hommes sursautèrent en apercevant un homme appuyé nonchalamment contre un arbre et qui les fixait, une lueur dangereuse dansant au fond des yeux.

— Et peut-on savoir qui vous êtes ? fit dédaigneusement le garçon aux cheveux noirs.

Il n'eut pas le temps de répondre qu'Hugo lui donnait un léger coup à l'épaule.

—Aïe ! Mais tu es con ou quoi ?!

Imperturbable, Hugo se penchait pour lui murmurer à l'oreille :

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant