Chapitre 15 - partie 1/2

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Carmella resta longtemps allongée sur son lit, les yeux rivés au plafond, l'esprit vide de toute pensée. Depuis combien de temps tentait-elle de sombrer dans le sommeil ? En toute franchise, elle n'aurait su le dire. Cela aurait bien pu faire des heures comme une demi-heure à peine. Il faut dire qu'elle perdait la notion du temps.

Désespérée par cette attente interminable, Carmella se leva de son lit et saisit à la voler sa robe de chambre qu'elle avait soigneusement déposée au préalable sur la chaise faisant face à la coiffeuse. Puis, sans plus attendre, elle se dirigea vers la fenêtre de sa chambre. Elle avait absolument besoin de prendre l'air.

Entrebâillant le battant, elle se faufila sur le balcon en prenant soin de laisser la fenêtre entrouverte. Elle s'accouda à la balustrade pour respirer à pleins poumons l'air frais du soir. Il ne faisait pas particulièrement chaud mais ce petit vent caressant sa joue lui faisait un bien fou. Du moins, c'est ce qu'elle pensait avant qu'un coup de vent violent ne lui balaye le visage.

L'air lui parut tout à coup glacial, aussi décida-t-elle qu'il était temps pour elle de retrouver le confort de son lit. Se tournant, elle fit un pas... mais juste à ce moment-là, le destin lui joua un bien vilain coup.

S'il existe une force suprême, j'apprécierais vraiment qu'elle me laisse, ne serait que l'espace de vingt-quatre heures, ne pas paraitre ridicule !

Le battant de la fenêtre qui s'ouvrait sur l'extérieur venait de se repousser brusquement, ne pouvant résister à un nouvel assaut du vent... l'enfermant littéralement sur le balcon, sans aucun moyen d'ouvrir la fenêtre. Évidement cela aurait été parfaitement absurde et inutile de placer une poignée à l'extérieur. Cela aurait été pire que d'envoyer un carton d'invitation à un voleur. Mais aussi qui, en concevant cette maison, aurait pu imaginer qu'il existait une personne assez stupide pour ne pas réfléchir à deux fois ?

Tout d'abord... Carmella resta littéralement figée sur place, fixant bêtement la fenêtre comme si elle allait soudainement se rouvrir toute seule comme par magie.

Puis, réalisant qu'elle s'était mise à la porte, elle blêmit. S'acharnant contre le battant au moyen de ses poings, elle se mit à proférer des mots pour le moins... inutiles ?

- Non, non, non, ce n'est pas vrai ! j'ai vraiment la poisse !... Ouvre-toi, ouvre-toi... s'il te plait, ajouta-t-elle totalement dépitée en laissant sa tête s'abattre lourdement contre la vitre.

Elle avait parfaitement conscience que cela ne servait à rien... mais dans ce genre de situation on ne réfléchit pas surtout qu'on s'appelle Carmella.

Soudain, un bruit attira son attention. La lumière venait d'être allumée dans la chambre voisine. Affolée, Carmella se dit qu'elle avait surement réveillé le marquis.

Oh non ! il ne faut pas qu'il me voie comme ça... ce serait...ca-tas-tro-phique ! Je ne pourrai plus jamais le regarder dans les yeux.

Elle leva vers le ciel un regard dur auquel se mêlait le supplice.

Je ne sais pas ce que vous faites mes chers parents, mais vous ne m'aidez pas vraiment !

Elle en était là de ses réflexions quand la fenêtre du marquis s'ouvrit, lui livrant passage... armé d'un pistolet de duel qu'il pointait sur elle en criant :

- Qui va là ?

- Non, non ! ce n'est rien ! Ce n'est que moi ! s'empressa de répondre la jeune femme en agitant vivement ses mains devant elle.

Se rendant compte de qui lui faisait face, Charles abaissa aussitôt son arme. Il déclara, complètement abasourdi.

- Carmella ?! Mais que diable faites-vous sur votre balcon au beau milieu de la nuit ?

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant