Chapitre 2 - partie 2/5

8.6K 881 44
                                    

Deux jours s'étaient écoulés quand Carmella reprit connaissance. Le soleil venait de se lever, inondant la pièce d'une douce lumière.

La jeune fille ouvrit les yeux, puis se releva avec lenteur dans le lit. Ses yeux, d'abord éblouis par la lumière du jour, mirent du temps avant de pouvoir discerner clairement l'endroit où elle se trouvait. Enfin habituée à l'éclairage, elle put découvrir la pièce où elle reposait.

Dès lors, elle se figea.

Carmella regarda autour d'elle, posant son regard sur chaque recoin de la pièce comme si elle était soudainement proche d'avoir une apoplexie.

C'est impossible... je dois rêver ! songea-t-elle incrédule.

Et pourtant, quoi de plus réel que cette pièce. Elle se trouvait dans une chambre... et quelle chambre ! Jamais de sa vie elle n'en avait vu de semblable. Elle était élégamment meublée et décorée dans de ravissants tons bleu ciel. Le mobilier se constituait d'une haute armoire, d'un magnifique secrétaire sur lequel était disposé du matériel d'écriture, d'une coiffeuse en bois peinte en blanc, une table de chevet ainsi qu'un fauteuil qui semblait particulièrement confortable. Le sol était couvert par un ravissant tapis qui tirait sa beauté de sa simplicité. Au mur, un tableau était accroché au-dessus d'une cheminée en brique.

Je suis... au paradis ?

Se découvrant de l'immense couverture, Carmella mit ses pieds par terre en regardant ce qui l'entourait.

Perdue dans sa contemplation, elle sursauta quand la porte s'ouvrit sur une femme qui avait passé la soixantaine. Comme prise en faute, elle rabattit les draps sur elle, camouflant son corps, si bien qu'on ne voyait plus que ses yeux qui fixaient avec ahurisemment la nouvelle venue.

Ses cheveux gris, tirés en un chignon sévère, dégageaient son visage où de profondes rides témoignaient de son grand âge. Ses yeux, couleur noisette, semblèrent s'illuminer quand elle l'aperçut allongée sagement dans son lit, tandis qu'une profonde exclamation s'échappait de ses petites lèvres :

- Miss ! Dieu soit loué, vous êtes enfin éveillée. Je commençais à m'inquiéter.

Alors, Carmella l'a reconnu. C'était la femme qu'un homme avait nommée Nanny. Mais... quel homme ?

- Où... suis-je ? bégaya faiblement la jeune fille.

- Vous êtes à Danwick Park, Miss. Chez monsieur le marquis.

- Le marquis ?

- Oui. Vous ne vous souvenez de rien ?

« Danwick Park ».

Ses mots eurent l'effet d'un électrochoc sur la jeune fille. En une fraction de seconde, elle se souvint de tout, tout depuis la soirée donnée par Sir Edward... jusqu'à sa rencontre avec le maître de maison.

- Oh mon Dieu ! murmura-t-elle avant de répéter beaucoup plus fort en détachant chaque mot : Oh - mon - Dieu !

Se levant précipitamment, Carmella courut à la fenêtre d'où elle tira en grand les rideaux. Ses mains glissèrent lentement des longues étoffes pour retomber le long de son corps tandis qu'elle regardait à travers les carreaux qui offraient une vue imprenable sur le parc.

Il était immense.

De nombreux arbres s'élevaient fièrement, proférant de l'ombre sur les tendres pelouses vertes où se mêlait une profusion de fleurs aux teintes aussi variées que les mois de l'année. Elle remarquait au loin ce qui devait très certainement être un lac étant donné la surface bleue que faisait discrètement miroiter le soleil.

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant