Ce destin qui nous lie

Chapitre 19 - partie 1/2

Carmella arriva dans sa chambre, perdue dans ses songes. Elle n'avait rien prêté au marquis et ne voyait donc pas ce qu'il devait lui rendre. Du moins, si c'était le cas, elle ne s'en souvenait pas.

En poussant la porte de sa chambre ; son premier regard fut pour la coiffeuse. Un paquet y reposait.

S'en approchant, plus intriguée que jamais, elle put constater que c'était un paquet en forme de rectangle, emballé de papier bleu. Il n'était pas bien grand, et un petit mot l'accompagnait.

« N'ouvrez pas le paquet maintenant. Retrouvez-moi près de l'étang, je vous y attends. Emmenez le paquet avec vous. Brume de Nuit vous attend dehors. À tout de suite.

C.D»

Elle reporta son attention sur le paquet. Mais qu'est-ce que cela pouvait bien être ?

Cesse de te prendre inutilement la tête. Le marquis t'attend. Il suffit de le rejoindre pour savoir ce que contient ce paquet, la raisonna sa conscience.

Prenant l'objet en question, Carmella prit une paire de gants sans même prendre le temps de revêtir une amazone, et se dirigea vers la porte de sa chambre.

Le marquis n'avait pas menti, Brume de Nuit, sellée, l'attendait devant le perron, tenue par James - évidemment.

Lui tendant son paquet, elle enfila ses gants avant de se mettre en selle avec l'aide du jeune palefrenier. Probablement sur les instructions du marquis, une petite sacoche avait été fixée à la selle de la jument dans laquelle James glissa le paquet.

Puis lançant sa jument, Carmella se dirigea vers l'étang. Il ne lui fallut pas beaucoup du temps pour arriver à destination.

Sortant du bois, elle aperçut en souriant le marquis, assis dans l'herbe, bras tendu, buste légèrement penché en arrière, jambes étendues devant lui. Il fixait tranquillement l'eau tandis que Victorius broutait calmement de l'herbe un peu plus loin. Quand il hennit doucement à l'approche de la jument, le marquis tourna la tête et, la voyant, se remit prestement sur ses pieds avant d'aller à sa rencontre.

Carmella stoppa Brume de Nuit à sa hauteur et, sans avoir à demander, le marquis la fit glisser de sa selle, après quoi il noua les rênes de la jument pour qu'elle ne se prenne pas les pieds dedans.

Cela fait, Carmella récupéra le paquet dans la sacoche et, la tendant au marquis, elle demanda sans pouvoir retenir plus longtemps son impatience :

- Qu'est-ce que c'est ?

Il lui sourit, mais ne répondit rien. Il se contenta, d'un geste de la main, de l'inviter à s'asseoir dans l'herbe, tout près de l'eau.

Carmella s'exécuta, en souriant.

- Vous vous souvenez, c'est ici...

- ... qu'on s'est rencontrée pour la deuxième fois, acheva-t-il à sa place. J'ai beaucoup de souvenir agréable ici. Voilà pourquoi j'ai tenu à ce que vous y ouvriez le paquet. Mais je dois aussi avouer que je désirais être seul.

- Mais qu'est-ce que c'est ?

- Ouvrez, et vous verrez.

Déballant le papier, la jeune femme découvrit ce que contenait le paquet avec surprise et surtout une pointe d'horreur. Elle retint son souffle, ne quittant pas des yeux l'objet.

Son journal intime.

- Où... où avez-vous trouvé ça ?

- C'est Marie qui me l'a apporté après que vous êtes parti. Vous l'aviez oublié dans votre chambre derrière un coussin.