Chapitre 3 - partie 2/4

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Ça, à tous les coups, c'est le karma ! songea Carmella qui ne savait pas si elle devait rire ou pleurer. Non mais sérieusement, ce genre de choses n'arrivait vraiment qu'à elle !
Le marquis était censé n'arriver que demain ! Alors quelqu'un pouvait-il lui expliquer ce qu'il faisait là, au beau milieu d'une prairie où d'habitude il n'y avait pas âme qui vive, ET ceci à sept heures et demie du matin ?!

Non mais plus sérieusement, qui était levé à cette heure-là ? Même elle était normalement encore couchée à cette heure. Mais bien sûr, il avait fallu qu'elle choisisse ce jour-là sur tout ceux qu'il y avait en une année pour se lever plus tôt ! Ce n'est pas comme s'il n'y avait que sept jours en une année, non... il y en avait juste trois cent soixante-cinq !

Alors, qui peut me dire quelle est la probabilité sur trois cent soixante-cinq jours que tu tombes sur LE jour où il ne fallait pas changer ses habitudes ? Carmella n'était pas vraiment bonne en mathématiques, mais elle ne doutait pas que le résultat soit proche de zéro.

Carmella regardait le cheval s'approcher et le cavalier la dévisager.
Elle nageait en plein cauchemar ! Attendez... Mais oui, c'est cela, elle dormait ! Rien de tout cela n'était réel. Elle faisait juste un mauvais rêve, stressée par les propos de Nanny de la veille. Ça tombait sous le sens! Elle allait se pincer un bon coup et se réveiller. Ce qu'elle fit immédiatement et... ne vit aucune différence.

Toujours près d'un lac, en pleine prairie, avec un homme qui s'approchait de plus en plus.

Deuxième tentative. Échec.

Ce fut donc avec une forme de résignation que Carmella prit une grande inspiration, avant de faire face à son « destin » qui s'avérait peu charitable avec elle.

À peine le marquis fut il arrivé à sa hauteur que la jeune fille plongea dans une révérence. Il la salua avant de descendre de sa monture qui en profita aussitôt pour aller se rafraîchir un peu.

- Bonjour. C'est la première fois que je vous vois ici me semble-t-il, déclara-t-il simplement.

Ce qu'il ne s'expliqua pas, c'est le regard étonné qu'elle posa sur lui.

Euh... Sérieusement ? Il parlait sérieusement ?

- Comment milord aurait il put me voir en ici avant ? répliqua Carmella, un peu perdue.

- Je l'ignore, répondit le marquis sans comprendre.

Soudain, la jeune fille se sentit profondément gênée.

Non ! Ce n'est pas possible ! C'est une plaisanterie, pas vraiment drôle et de mauvais goût, mais une plaisanterie quand même... N'est-ce pas ? ...

Le marquis ne l'avait pas reconnue !

C'était la panique dans la tête de Carmella. Cette situation était vraiment ridicule. Devait-elle lui dire qu'il se méprenait sur son compte ? Lui dire avec un grand sourire aux lèvres que c'était elle, l'idiote de service qu'il avait secouru ?

Tout plein d'idées vagabondèrent dans l'esprit de Carmella en l'espace de quelques secondes. Elle n'était pas particulièrement réputée pour la rapidité de son temps de réaction face à un imprévu. Il faut dire que l'imprévisible ne faisait pas partie de ce qu'elle affectionnait. C'était trop synonyme d'insécurité pour elle. Et sa vie avait été jusque-là assez instable.

Mais son hésitation ne dura finalement que peu de temps sous le poids du regard qui pesait sur elle. Il fallait dire quelque chose, et vite.

- Je me suis permise de prendre quelques fleurs, j'espère que cela ne dérange pas votre grâce ?

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant