Chapitre 4 - partie 3/5

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Comme si elle avait senti son regard insistant qui la détaillait, la dame se détourna à moitié dans sa direction, venant river son regard au sien.

Alors, brusquement, le marquis s'arrêta, stupéfait.
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Celle qu'il avait prise pour une élégante lady n'était autre que Carmella ! Il pouvait à présent distinguer nettement son visage.

En le voyant, Carmella fut illuminée d'un grand sourire tandis que le marquis, mal revenu de sa transformation, se sentait incapable de proférer le moindre son.

Avant qu'ils n'aient le temps de faire le moindre mouvement, la marquise - que Carmella ne quittait pas des yeux quelque temps auparavant - fit son apparition.

Apercevant son fils en plein milieu du couloir, elle s'exclama :

- Charles ! J'ignorais que tu rentrerais si tôt. N'avais-tu pas rendez-vous avec Romney ?

Retrouvant l'usage de sa voix, le marquis déclara d'une voix qui semblait venir de très loin :

- Le rendez-vous a été décalé.

La marquise allait de nouveau ouvrir la bouche quand elle s'aperçut que son fils gardait le visage obstinément tourné vers Carmella. Celle-ci ne pouvait, pour sa part, s'empêcher de rougir sous son regard insistant.

La marquise les regarda à tour de rôle avant de déclarer, visiblement fière d'elle :

- Alors, ai-je fait du bon travail ?

- Comme toujours, vous avez réussi au-delà de toute espérance.

- Ce compliment me va droit au cœur. Mais il faut dire qu'avec la beauté de Carmella, cela n'a pas été très difficile.

- Je veux bien vous croire, dit le marquis en regardant Carmella avec un sourire.

Soudain fort intimidée, la jeune fille s'obligea à baisser la tête pour échapper à l'emprise de ses yeux ensorceleurs. Elle n'arrivait pas à soutenir l'éclat de son regard.

Comme si le marquis revenait brusquement à lui après que Carmella eut arraché ses yeux aux siens, il s'avança vers eux. S'emparant de la main de la jeune fille, il y déposa un léger baiser. Puis, il se détourna vers sa mère pour faire de même ce qui lui valut de ne pas voir Carmella qui, au comble de l'intimidation, était devenue encore plus cramoisie.

Le marquis regarda de nouveau Carmella et déclara :

- Vous êtes ravissante. La plus belle jeune fille du tout-Londres.

- Je vous remercie, bien que ravissante me semble exagérée à mon égard, répliqua-t-elle avec un rire cristallin.

- Sachez que mon fils n'exagère jamais, intervint la marquise. Sa parole est toujours droite et juste. Apprenez également qu'il n'use des compliments uniquement quand ils les jugent pleinement mérités.

Carmella se sentit rougir à nouveau.

- Dans ce cas je remercie votre grâce de ce compliment qui me va droit au cœur.

Pour toute réponse, le marquis lui sourit.





Le soleil commençait à filtrer à travers les persiennes quand Carmella émergea doucement de son sommeil. Aussitôt, elle sauta au bas de son lit et s'approcha de sa coiffeuse.

Ce matin, pas question d'être en retard. Elle devait être aux écuries à huit heures précises pour monter avec le marquis.

En effet, la veille, après qu'ils eurent tous mangé ensemble dans la grande salle à manger, le marquis lui avait proposé de l'accompagner dans sa promenade matinale. Son palefrenier en chef lui avait fait part des habitudes qu'avait prise la jeune fille chaque matin.

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant