XIII - Quand les fleurs fanent

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Cher Hyunjin,

je pense qu'il faut désormais renoncer à nous voir. Pour des raisons qui m'échappent, quelque chose semble vouloir empêcher que nous soyons ensemble, et j'ai peur de ce qui arrivera si l'on se revoit. Cependant...

- Merde, merde, merde !

Seungmin laissa son poing tomber sur la table et ferma les yeux en se mordant la lèvre. Puis il les rouvrit, se saisit de sa feuille et la froissa entre ses doigts avant de la jeter à l'autre bout de la pièce. Nebo suivit le mouvement de la feuille sans un bruit. Seungmin posa ses coudes sur la table et laissa sa tête retomber entre ses mains. Il se frotta les yeux longuement en lâchant un long soupir.

- Merde.

Il laissa ses mains retomber et contempla la feuille vierge qui trônait sur la pile de papier à lettres qu'il avait sorti. Il n'en avait pour le moment gaspillé que trois.

Il se saisit de sa plume et écrivit à nouveau.

Cher Hyunjin,

je n'ai même pas eu le temps de répondre à ta déclaration la nuit dernière. La vérité, c'est que...

Un grognement. Un nouveau froissement, avant que la feuille ne rejoigne à son tour le sol. Comment écrire une lettre dans cette situation ? «Calme tes nerfs, Seungmin, songea-t-il. Ce papier coûte cher en plus. »

Il se recula sur sa chaise, fixa son bureau d'un œil mauvais. Il ne savait plus où il en était. L'exercice du matin était venu à bout de sa patience et il avait encore de l'entraînement l'après-midi même. Bientôt, il ne serait plus qu'un chiffon usé, bon à jeter. Il aurait aimé trouver Yeji, elle avait toujours le don de le faire rire et cela aurait pu le détendre – mais elle était en balade avec Ryujin dans les canyons et il ne pouvait pas lui en vouloir. Alors il était seul avec Nebo, qui le regardait à nouveau s'énerver contre lui-même et la terre entière en bon spectateur passif qu'il était. En fait, le kuori était plus proche que d'habitude, car le matin même, il avait vu son maître pleurer, et qu'il avait décidé de veiller sur lui pour qu'il ne pleure plus.

Seungmin soupira, attrapa la plume, fit glisser son extrémité sur les doigts de son autre main. Élu, mais incapable d'écrire trois phrases correctement.

Cher Hyunjin.

La plume grattait le papier, Seungmin se sentait vide. Comme s'il ne ressentait plus rien. Peut-être que son coeur était anesthésié désormais. Trop fatigué pour ressentir, à peine capable de battre.

Nous n'allons plus pouvoir nous voir. Il faut songer à se dire au revoir, car si l'on reste ensemble, cela peut nous mettre en danger.

La fatigue tournait dans ses pupilles, s'écoulait sur ses cils. Son corps transpirait d'épuisement, et il finissait par trouver cela normal. Seungmin avait cessé de s'étonner quand il ne pouvait plus faire de balade dans le jardin plus de dix minutes. Il avait cessé de râler après ses poumons qui se vidaient de plus en plus rapidement, sans complètement se remplir ensuite. Il acceptait, pire, il intégrait. Ça faisait partie de sa vie, pourquoi se formaliser ? Peut-être qu'il abandonnait un peu. Il se contenterait de faire ce qu'on lui dirait, et peut-être qu'un jour, il finirait par s'effondrer. Peut-être qu'on lui apporterait enfin l'attention qu'il demandait – et peut-être pas. Il voulait arrêter de se battre, parce que la force ne dansait plus dans ses veines, il l'avait épuisé jusqu'à sa dernière goutte.

𝑶𝒃𝒆𝒓𝒐𝒏 ᯽ 𝐒𝐞𝐮𝐧𝐠𝐣𝐢𝐧Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora