Un objet dont on doit se servir pour trouver le bonheur.

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Cela fait six mois que je me sens bien je crois. Je sors, je vois souvent les filles. J'ai revu mes parents entre-temps et ils m'ont dit qu'ils étaient désolés de tout ça. Que maintenant ils allaient m'aider. J'ai trouvé un appartement et un travail à mi-temps parce que j'étudie. J'aimerais aider les gens dans ce que je peux alors quand j'ai du temps libre, je suis bénévole dans une association qui aident les personnes qui n'ont que la rue comme habitat. Que de bonnes nouvelles me direz-vous ? Non.

Il y a néanmoins de mauvaises nouvelles. En Mai, on m'a appelé. L'hôpital m'a appelé. C'était ma mère. Je savais bien qu'elle avait une maladie cardiaque mais je pensais que ça s'était arrangé. Mais non. Je suis arrivée en courant et ma mère était juste branché de partout. Mon père était à côté. Mon frère aussi. Moi j'étais juste sous le choc. Ma mère qui a toujours été sur ses deux jambes et souriante se trouvait dans un lit d'hôpital.

- Maman va bien aller, hein ? pleurnichai-je

Jongdae releva la tête vers moi, il ne souriait pas. Il avait les yeux rouges. Il me prit dans ses bras et me murmura.

- Je suis là, tout va s'arranger.

Les larmes montèrent très rapidement. Sa voix tremblait beaucoup. J'avais compris que ma mère allait y rester. Et cette fois-ci, pour de bon. Une partie de moi s'était en aller quatre jours plus tard avec elle. Mon enfance s'était envolée avec tout mon malheur. Il fallait quelqu'un pour le prendre avec et maman s'en est toujours occupé. Elle l'a emporté avec elle. Tout s'est envolé. Après sa mort, je me suis promis de trouver un travail et d'aider les gens à vivre. Ma vie est foutue alors je dois aider les autres. A son enterrement je lui ai promis en pleurant que je la rejoindrais bientôt, quand j'aurais fini d'aider les gens.

Une entreprise m'a trouvé il y a deux mois et m'a contacté. Ils veulent que j'aille aider les populations de guerre. Que j'aide les gens à survivre et que je les soigne. Je trouvais ça étrange oui parce que je n'avais pas de doctorat mais ils m'ont dit qu'ils m'en donnerait un. J'étais à ma cinquième année de médecine mais je commençais à pagayer. Mon père commençait à développer Alzheimer et surtout je devais m'occuper de lui. Mais comment ? Jongdae ne parle plus avec papa parce qu'il a des problèmes de désaccord. Ils ne se parlent plus depuis au moins un an. Jongdae aimait maman, pas papa. Je le savais depuis bien longtemps. Jongdae plaît à Min-Seok et Min-Seok plaît à Jongdae mais papa n'est pas d'accord avec le fait qu'ils puissent se plaire. Il est atteint d'Alzheimer mais il reste sur ses convictions. C'est moi qui m'occupe de papa. Alors j'ai besoin d'argent. Je ne veux personne pour m'aider. Audrey m'a déjà proposé mainte et mainte fois, avec son salaire de commissaire de police, elle gagne beaucoup. Angel m'a proposé aussi, avec son salaire d'avocate. Kimi, elle, n'a pas les moyens de faire beaucoup de choses mais elle me propose toujours. Min-Seok n'est pas au courant de tout ça. Personne ne veut parler de mon père du moins, pas à lui. Mon père veut que Jongdae se marie avec une femme, pas un homme. Mon père veut qu'il retrouve Aya. Mon père veut qu'il devienne intelligent. Mon père veut le bonheur de son fils. Mais son fils ne le sera pas parce que celui qu'il aime sera rejeté. Alors Jongdae a arrêté de le voir. Il le méprise. Il le méprise tellement.

J'ai longuement parlé avec mon frère sur ma décision de partir sur le front. Mais cela finissait toujours en dispute. Il haïssait mon métier.

- Je ne veux pas te perdre toi aussi ! me criait-il, Ces gens sont des cons ! Viens travailler avec moi à l'hôpital !

Il ne voulait que ça. Je ne voulais pas qu'il m'aide. Je devais me débrouiller. Je devais rendre heureux Jongdae sans qu'il ne m'aide. J'allais m'occuper de papa pour qu'il puisse vivre heureux avec Min-Seok, sans obstacle. Je lui devais ça. Alors je suis partie. J'ai été sur le front pendant des mois et des mois. J'ai vu des choses affreuses. Des enfants, des mères, des grand-mères et même des arrières grands mères fuyaient. Je ne voulais abandonner personne. Aujourd'hui, j'y suis encore. Aujourd'hui, je sauve des centaines de gens même si j'y laisse un bras parce que j'y prend des balles. Je dois les aider. L'Etat doit arrêter cette guerre. Mais comment ? Il n'y a pas d'Etat. J'aide mais à quoi bon ? J'ai vu des milliers de corps voler et des têtes se détacher des corps.

Cela va faire bientôt un an que je suis partie sur le front. Je suis dans l'avion pour retourner à la maison. Un an. Un an que je n'ai pas vu mon frère. Un an que je n'ai pas vu les filles. Un an que je pleure chaque soir parce que j'ai peur qu'il soit arrivé quelque chose à qui que ce soit. Je n'ai pas peur de mourir. J'ai peur que les autres meurent. J'ai peur que les autres oublient. Je tiendrais ma promesse. Je reviendrais en vie et je les rendrais heureux. Tous mes amis là-bas sont morts devant mes yeux. Il y en a un qui s'est sacrifié pour moi en se prenant une balle dans la tête. Ils m'ont dit que les bonnes personnes doivent vivre mais je ne suis pas une bonne personne. J'en ai voulu à mon frère alors qu'il n'a rien fait. Il était juste innocent et je lui en ai voulu d'avoir gâché mon bonheur. Je m'en veux de tout ce que je lui ai fait. Je veux qu'il soit le plus heureux au monde. J'aime mon frère comme une grande sœur l'aimerais même si je suis la cadette.

- Nous venons d'atterrir à Manhattan, annonce l'hôtesse de l'air. Merci d'avoir choisi notre compagnie et passez un bon séjour. Veuillez ne rien oublier sur les sièges.

Je pars alors prendre ma valise et puis le taxi pour aller voir Jongdae. J'arrive alors devant l'immeuble. Un grand immeuble même plus grand que dans mes souvenirs. Je monte et sonne. J'espère que Jongdae n'est pas encore avec un homme. Pendant plus d'un an, il a eu des conquêtes pour oublier Min-Seok alors je ne voulais pas qu'il ait un faux bonheur. Un homme ouvre la porte. Un magnifique homme avec un sourire rayonnant. Je lui rend son sourire et le salue. Ses bras s'enroulent alors autour de moi. Il était heureux mais un sentiment étrange se perçoit dans ses yeux. Je le dérange ?

- Il y a quelqu'un chez toi pour que ça soit autant rangé ? le taquine-je.

Il a vite changé de sujet. J'ai compris. Il y a quelqu'un chez lui. Encore une fille. Mais pourquoi est-ce qu'il fuit toutes situations ? Jongdae a toujours été mon modèle depuis que je suis toute petite. Même s'il s'est fait harceler, il ne voulait pas que je pleure, il m'aidait. Il m'a toujours aidé. Je me souviens d'un jour où je me suis tranché les v-

- Hye-Sun ? Tu rentre ?
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- Oui excuse-moi, je réfléchissais.

Je sens une autre odeur assez étrange. Oui, quelqu'un est là.

- Qui est ici ? le questionne-je soudainement, Je sais que quelqu'un est là. Qui.

Il sent que mon ton est froid. Alors il recule et panique.

- Calme-toi s'il te plaît ! me supplie-t-il.
- Qui.
- P-Personne ! nie-t-il
- Tu mens, corrige-je. Qui.
- Min-Seok au secours !

Min-Seok ? Il est ici ? Il apparaît alors lorsqu'il entend son nom. Je suis un peu perdue. Il a un grand sourire et me dit bonjour. Mon regard s'apaise alors.

- Min-Seok ? m'étonne-je.

Ce même sourire qui m'a réconforté et sorti de la dépression. Ce même sourire apaisant, tendre. Ces yeux, ce regard d'un grand frère. Il est heureux aussi.

- Hye-Sun ! me sourit Min-Seok, Comment tu vas ? Ça fait un long moment qu'on ne s'est pas vu !

C'est plus fort que moi, je sens les larmes monter et je vais le prendre dans mes bras. Je suis si reconnaissante envers lui.

- J'ai eu si peur Min-Seok, lui avoue-je.
- Peur de quoi ?
- Que ça soit quelqu'un d'autre que toi.

Merci d'être là. J'aimerais lui raconter tellement d'aventures mais je ne pourrais pas faire ça. Je ne m'en sens vraiment pas capable. Min-Seok avait compris sans même que je lui dise pourquoi j'avais agi de cette manière mais Jongdae reste à l'ouest. Parfois je me demande vraiment qui est mon frère entre les deux. J'explique alors à Jongdae que je suis fière d'eux et surtout de lui parce qu'il a cessé de fuir. Je m'énervais d'habitude parce que ce n'était pas Min-Seok qui se tenait à ses côtés mais un homme qui se servait de lui ou alors dont il se servait pour camoufler son désir envers celui qui l'attire réellement. Je voyais qu'il était malheureux dans tous les cas. Min-Seok est heureux avec mon frère et c'est tout ce qui compte à mes yeux. Ma vie n'est qu'un objet dont on doit se servir pour trouver le bonheur. Ça me suffit.

Et voilà, ce chapitre est à présent terminé, merci de l'avoir lu. Il fait parti d'un de mes préférés parce que c'est ici que j'introduis le XiuChen qui sera une des "b-sides stories". Je l'aime également beaucoup puisque Hye-Sun développe sa maladie inconsciemment et je trouve ça délirant de ne pas se rendre compte que quelque chose ne va pas dans sa tête surtout après la dernière phrase. Anecdote : Hye-Sun va promettre à sa mère qu'elle la rejoindra lorsqu'elle aura finit.

Empathy Excess {Tome 1}Where stories live. Discover now