Souvenirs venimeux.

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Ce bégaiement montrait une faiblesse en moi. Je me sentais bien de savoir que quelqu'un comme lui comprenait ça. Le soleil se couche alors bien vite. Je dois aller à mon hôtel donc quitter l'appartement de mon frère (ou plutôt contrainte). Je fis la bise à tout le monde pendant que Zico était appuyé contre le mur au fond de la pièce. Je suis partie seule avec un taxi.

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Tu ne vas pas un peu vite Hye-Sun ? Tu n'essaie pas d'en finir rapidement.
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La vérité c'est que ça ne s'est pas du tout passé de cette manière.

J'ai bégayé devant lui et ça a laissé une faille. Un sentiment étrange que je ne saurais décrire. Cette faiblesse lui a laissé l'occasion de devenir amicale avec moi et de m'énerver aussi. D'après lui, je réagissais de manière très extrapolée parfois ce qui était le cas bien sûr lorsque je paniquais. Il remarquait le moindre petit défaut me faisant perdre mes moyens et mes arguments. Et lorsque je donnais une excuse, il était très souvent d'accord avec moi pour me déstabiliser. Par exemple, si je lui répondait : "Ce n'est que ton point de vue.", il m'affirmait à son tour "Ce n'est que mon point de vue.". Alors dans un élan de courage, je l'ai laissé tout seul pour aller parler avec Kimi. J'avais voulu lui demander ce que je suis censé faire, si il avait un problème avec moi ou encore si actuellement il s'amusait avec moi comme avec un jouet. Alors elle m'a fait tourner en rond. Elle ne m'a pas vraiment avancer sur ma situation mais au moins j'avais compris une seule chose, c'est qu'il était différent des autres mannequins parce qu'il avait l'art de la réflexion et qu'il pouvait parfois rentrer dans ma tête pour savoir juste une chose qui pourrait prolonger notre discussion.

Je suis alors retournée avec lui après ma discussion avec Kimi. Mais je bégayais encore plus et il s'amusait bien. Cette fois, j'étais euphorique et nerveuse. Je n'osais plus le regarder après ce qu'elle m'avait dit. Pour elle, je devais lui demander à ce qu'on se revoie mais ça sonnait comme un rendez-vous galant et je le connais à peine. Dans ce genre de situation, sa manière de tenir ses cartes, sa manière dont il regarde ses cartes, ses regards qu'il me lançait, sa manière dont il jouait, ce tic étrange de passer sa langue sur ses lèvres avant de boire une gorgée de son verre me sont revenus soudainement. Pourquoi à un moment pareil ? Tout à l'heure, ça ne faisait que de m'énerver mais maintenant, ça me mettait dans un état que je ne peux cerner. Lorsque je le regardais, je paniquais pour la simple et bonne raison que Kimi m'avait déstabilisé et que celui qui pouvait me remettre à l'équilibre, c'était lui.

- C'est pourtant assez simple, m'expliqua-t-il, tu bégayes à plusieurs reprises, tu réagis trop ou pas assez et tu n'arrives pas à contrôler tes émotions.
- Je-Je sais très bien me gérer ! affirmai-je avec conviction.
- Encore un exemple, commença-t-il, bien évidemment, je te crois.

Après avoir détourné son regard, il eut un bref rire.

- Je devrais arrêter de citer les faits ? me demanda-t-il.
- Oui, c'est mieux comme ça, lui dis-je à mon tour.
- Je suis content d'avoir raison alors.

Et c'est à ce moment précis que ce sourire apparut : le sourire en coin. Ce sourire qui sait la vérité, ce sourire différent de son sens selon les situations, CE sourire. Je relevai simplement la tête vers lui.

- Je viens de te demander si je devais arrêter et tu as dis oui, m'expliqua-t-il.
- Oui mais pas parce que tu as raison, en concluai-je.
- Alors ne me donne pas raison quand je te le dis clairement, me sourit-il de nouveau.
- Tu as tort ! m'écriai-je.

Il me regarda alors droit dans les yeux.

- Au niveau de quoi ? me demanda-t-il.
- Bah... Tout !

Empathy Excess {Tome 1}Where stories live. Discover now