Le restaurant.

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"La porte se claque et résonne dans la maison. Cette porte est lourde et pleine de haine, de regret et de honte. Cette porte ressemble à toutes les autres mais ce qu'elle ressent en réalité est bien différent de toutes les autres. Cette porte est celle de mon grand-frère, Kim Jongdae. Cette porte ressemble à toutes les autres mais en réalité, ce qu'elle ressent est différent. Une petite main vient se poser sur la poignée de cette dernière afin de lui apporter du réconfort. Cette petite main m'appartient, moi Kim Hye-Sun. Je pousse la porte de toutes mes forces du haut de mes six ans. Des larmes coulent le long de ses joues enrobées mais mignonnes. Je ne veux plus qu'il pleure. Ce sont ses yeux qui me montrent cette tristesse, cette honte d'être rejetée et même celle de se faire frapper sans pouvoir se défendre. Je veux lui faire un câlin mais il m'a juste dit en souriant :

- Tout va bien p'tite tête, va aider maman, elle a besoin de toi.

Le soir, dans ma chambre, je pouvais fixer un point dans le vide pendant des heures. Mais alors que cette porte a souffert pendant un an, un soir elle ne s'est plus claquée.

- On va faire un tour à l'hôpital ma chérie, dit papa, tu vas rester chez tata deux ou trois jours.

Pourquoi je ne peux pas venir ? Que se passe-t-il ? Et pourquoi mon grand frère ne vient pas avec moi ? Des jours après, j'ai compris que lorsque je l'ai vu. Tous ces traits sur ses bras lorsqu'il a enlevé ses bandages beaucoup plus tard. Je lui ai demandé ce que c'était et il m'a sourit en me répétant que c'était un souvenir. Je savais que mon grand frère était triste parce que ses yeux me suppliait de l'aider.

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C'est à partir de ce moment que je me suis renfermée sur moi-même. Pourquoi parler alors que les gens peuvent mentir ? Les regards ne mentent jamais. C'est là que j'ai vu que les gens ne ressentaient que de la pitié envers moi parce que mon frangin est allé à l'hôpital.

- Nous pensons que c'était un symptôme dû à un traumatisme.

C'était le constat de mon psychologue de l'époque. Je n'ai jamais su ce que j'avais parce que ma mère me répétait que ça allait s'arranger avec le temps. Est-ce que le fait de ne plus parler était devenu si grave ? Pendant des années je parlais pour des paroles dans le vent. J'arrivais à lire la souffrance dans les yeux des gens. Le seul que je n'avais pas cerné, c'était mon propre frère. Je ne communiquais que très peu et ça le rendait dingue. Je ne faisais qu'essayer de le comprendre en observant ses faits et gestes mais je ne comprenais absolument rien de pourquoi ne faisait-il que de fuir. Certes, il avait peur mais de quoi ? Le regard des autres ? Je ne pense pas car à cette période, il sortait avec des filles aussi cruches les unes que les autres. Cette manière de se comporter avec elles était "décalée". Ses yeux se troublaient de plus en plus, m'empêchant de le cerner. Je voulais partir loin, en pensant que rien ne m'en empêcherait. Même si je savais que mon frère était devenu gai, je ne comprenais pas si c'était ce mal être qui était en lui ou bien autre chose ou bien rien. Alors quand je lui ai annoncé mon futur travail, il a viré au quart de tour. On s'est pris la tête et je suis partie. Il m'a rattrapé par la main.

- Tu penses que regarder un humain dans le blanc des yeux va suffire à juger la personne ? À comprendre ce qu'elle ressent ? Est-ce que tu savais que j'étais gai rien qu'en croisant nos regards ?! Ouvre un peu plus tes yeux que tu aimes tant et observe autour. Tu verrais qu'à force de ne fixer que les yeux, tu peux te faire super et poignarder.

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Malgré le fait que nous nous soyons embrassés, rien de concret n'était là. J'ai simplement dormi dans le même lit que lui. Il ne s'est rien passé je vous vois derrière votre écran !

Empathy Excess {Tome 1}Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin