Améthys saison 3 - La Libération II (Terminée)

Chapitre 43

Améthys

Je dépose mes couverts dans mon assiette maintenant vide. Manger m'a redonné de l'énergie, j'aurai peut-être besoin d'un peu de sommeil avant de reprendre la bataille. Je regarde mes amis qui sont heureux de retrouver mes proches, mais j'ai tout de même un pincement au coeur. Seregon, le frère d'Eiole est venu à sa recherche... Je n'ai pas eu le courage de lui dire que je l'avais tué. Flame est alors allé discuter avec lui en aparté. Ils ne sont pas revenus dans la cantine depuis. J'espère qu'ils ne se disputent pas.

Je me lève et décide d'aller faire un tour au Gouffre. Je suis toujours aussi curieuse de savoir de qui Hayden parlait. Traverser le jardin me fait revenir des souvenirs. Cet endroit est tout de même le foyer que j'ai connu toute ma vie. J'ai des souvenirs à la fois heureux et tristes.

Lorsque je m'arrête devant la petite entrée qui mène au dortoir des troisièmes années, mon sang vivre dans mon corps et des frissons me parcourent l'échine. Un infecté ?

Je monte les escaliers et ouvre la porte. Tout est plongé dans l'obscurité. J'avance lentement et mon sang bouillonne de plus en plus sentant sa présence. Dès que j'arrive devant l'encadrement qui donne sur mon ancien dortoir j'entends :

— Ne t'approche pas !

Mon coeur bat la chamade et une boule se forme au creux de ma gorge.

— Arwen ?

Je vois son ombre bouger rapidement et s'enfermer dans une chambre.

Je fais un pas en avant mais elle m'arrête.

— Je t'ai dit de ne pas t'approcher !

Je déglutis sa voix semble avoir changé, elle n'est plus vraiment humaine.

— Arwen... Je...

— Ne t'excuse pas, coupe-t-elle comme si elle savait ce à quoi je pensai, c'était aussi de ma faute. J'étais jalouse. Ici, dans cette chambre, Alaska, Fiendril et toi, vous aviez un secret... Un secret que tu ne pouvais pas partager avec moi. Et plus que tout, je pensais que tu voyais Éiole en secret. Il n'avait d'yeux que pour toi...

Je secoue la tête et sens mes yeux s'embuer de larmes.

— Je ne pouvais pas te l'expliquer... ça pouvait te mettre en danger... Et avec Éiole, il ne s'est rien passé. C'était Flame que je voyais en secret.

— Je sais. Éiole m'a dit la vérité lorsqu'il nous a rejoint et que nous avons quitté Oriel. Il était dans tous ses états, il pensait qu'on allait t'amener avec nous sur Cirth... Finalement, les Boudjelaihs l'ont menti. Il a dit qu'il avait commis une erreur. Non, qu'on avait tous les deux commis des erreurs en prenant la pilule. J'étais vulnérable et je pensais à tout ce qu'Océane me disait sur toi... Elle a dit que je découvrirai ton secret une fois que j'aurai avalé la pilule.

— Et tu l'as découvert, remarqué-je. Je voulais te le dire, une fois que j'étais certaine que nous étions loin de Cirth, loin des Boudjelaihs, mais cette épreuve du choix nous a séparées. Océane nous a éloignées

— Je regrette tout ça (elle commence à pleurer).

— Moi aussi...

Elle inspire profondément pour arrêter ses sanglots.

— Quoi qu'il en soit, on ne peut rien changer. Je suis une sentinelle maintenant...

— Mais... qu'est-ce que tu fais là ?

— Je t'attendais... Éiole a dit qu'on devait vous aider, qu'on ne pouvait plus faire confiance aux Boudjelaihs. Il m'a dit qu'il allait te sauver avec Flame... J'attendais votre retour.

Mes larmes montent aux yeux. Je suis contente de pouvoir lui parler, mais je suis également triste, il n'y a pas que moi qu'elle attendait. Même si je ne vois pas son visage, je sens ses yeux m'étudier et je la vois baisser la tête.

— Il est mort ?

Une larme perle sur ma joue.

— Je suis désolée...

Elle tourne les talons et va s'asseoir sur le lit.

— Beaucoup de personne sont mortes... Il y avait aussi peu de chance que... Argh ! s'écrie-t-elle soudain en posant les mains sur sa tête.

— Arwen ! Je me rapproche de sa chambre.

— Ne viens pas, hurle-t-elle. Depuis que tu es là, je dois combattre cette chose dans ma tête pour résister à la tentation de te faire du mal !

Mon coeur se serre en entendant ça.

— Tu devrais t'en aller, Améthys. Je ne veux vraiment pas te faire de mal !

— Arwen, je demanderai aux scientifiques de chercher un moyen pour que tu redeviennes comme avant !

Elle se tortille en grognant de douleur.

— Va-t-en vite !

Je recule et tourne les talons, mais brusquement, les vitres explosent derrière moi. Arwen surgit, ses cheveux se transformant en tentacules.

Ma main tremble. Je ne veux pas tuer Arwen... Je ne peux pas.

Brusquement, une de ses tentacules m'attrape par le cou et elle me rapproche d'elle.

Ses yeux noirs me considèrent.

— C'est toi, dit sa voix maintenant plus rauque et grave. Maître, je dois te conduire à lui.

Je lève alors les mains vers son visage.

— Arwen s'il te plaît, reviens !

Elle éclate de rire.

— C'est trop tard, j'ai pris tout le contrôle... Je lui ai dit ! On ne peut pas résister davantage !

Elle me soulève du sol et j'empoigne sa tentacule qui m'enserre davantage. Je reste calme et me concentre alors pour prendre le contrôle de cet infecté.

Je le trouve encerclant le cerveau d'Arwen, d'étranges cellules épineuses sur ses membres semblables à des petites tiges. C'est différent de ceux des Boudjelaihs, peut-être parce qu'il ne s'agit pas du même germe.

Arwen trésaille aussitôt lorsque je lui ordonne de me relâcher, ses tentacules me relâchent et rapidement, je me téléporte devant l'entrée du Stately. Je tombe à genoux, le souffle pantelant, prendre son contrôle a été plus violent que je ne le pensais. Ça m'a fait perdre de l'énergie.

— Améthys ! J'entends soudainement crier.

Flame se précipite vers moi, suivi de Séregon.

Je lève les yeux vers lui.

— Arwen... maîtrisez-là, mais... s'il vous plaît, ne la tuez pas...

Sur ces mots, tout devient noire. 

Pour ou contre de laisser Arween en vie?