Améthys saison 3 - La Libération II (Terminée)

Chapitre 50 part 2

Je m'assieds dans un siège et observe mes gants tâchés de sang. Ça a été difficile d'atteindre les Gems, mais Améthys l'a fait. S'il en reste encore un, ça sera à moi de le faire... Améthys s'est laissé submerger par la Source et ça l'a épuisée. Je dois les pulvériser jusqu'au dernier, je ne veux plus que ça se reproduise.

— Ça va ? Me demande Acyl.

Je lève les yeux vers lui et acquiesce.

— Tu as beaucoup de bleus au visage.

Je lui fais un sourire.

— Ça disparaîtra dans quelques heures.

— J'aimerai dire qu'on a gagné, mais je ne préfère pas... Isaak était devenu l'hôte du Grand Maître... c'était inimaginable !

— Oui, je ne m'y attendais pas à ça...

Nous nous asseyons tous en silence, encore un peu inquiet à l'idée de ce que nous pourrions trouver au Palais Présidentiel. Encore un autre clone du commandor ? Un clone de Palco ? Celui d'Isaak ? Nous avons passé la moitié de la nuit à nous battre, et la fatigue commence à nous gagner. Je dois mettre fin à tout ça, coûte que coûte. Bientôt, les premières tours d'Emerald se pointent éclairées par les deux lunes de Cirth.

Argawaen se pose au beau milieu de la grande route qui mène au Palais Présidentiel.

La ville est déserte, c'est comme si tout le monde avait reçu l'ordre de rejoindre le Grand Maître à Ellinantis.

Kaeden, Faddey et leurs amis s'équipent de nouvelles armes et nous sortons du vaisseau.

Dès que nous gravissons les marches qui mènent au grand hall, des Boudjelaihs en mode infecté surgissent. Nous ne faisons qu'une bouchée d'eux avant de poursuivre notre chemin. Nous prenons l'ascenseur pour aller dans le bureau de mon père... Mon père, je devrai arrêter de l'appeler comme ça, il ne l'a jamais été. Mon vrai père, je ne l'ai jamais connu, il est mort lorsque le Grand Maître a pris possession de son corps.

Arrivés au dernier étage, des Boudjelaihs nous attaquent avec des armes lasers. Je fonce sur eux à la vitesse lumière évitant les tirs et les tue de mes flammes.

La voie libre mes compagnons et moi poursuivons notre chemin. Mon sang vibre dans mes veines sentant un infecté... ou plutôt, une reine comme dans le laboratoire, la même chair de poule parcourt mes bras.

Les portes du bureau s'ouvrent automatiquement et nous découvrons avec horreur Estë assise sur le bureau de mon père, pianotant sur un ordinateur. Sur tout son abdomen, il y a une sorte de Gem, toute noire, semblable à une pieuvre, dont certains tentacules se sont nichés dans ses oreilles et son nez.

Ses yeux s'arrondissent en nous voyant et elle se lève.

— Vous, misérables larves ! grogne-t-elle.

— Larves ? s'écrie Oilossë. Et vous alors ? Vous ressemblez plus à des larves que nous !

— Peu importe ce à quoi nous ressemblons ! Même si le Grand Maître n'est plus, tant que je serai toujours en vie, mes enfants continueront de vous éliminer ! Ils sont partout dans les 25 colonies !

— Nous pouvons dire la même chose en ce qui nous concerne, rétorque Parys.

Elle s'esclaffe.

— Je commande les Angeoprotypes, et un tiers des vôtres est sous mon contrôle ! Vous n'avez aucune chance !

Je sens soudain des ombres sur le plafond, je lève les yeux et vois de tentacules émerger.

— Attention ! Hurlé-je.

Mes amis les évitent de justesse et utilisent leur pouvoir pour en venir à bout. Je lance des frisbees de feu sur eux. Ils tombent par terre et deviennent aussi noirs que de la cendre.

— Vous, petites vermines ! Gronde-t-elle.

Estë agrandit soudainement son corps et sa tête serpente vers moi. Je matérialise un sabre de feu et le brandis. Je la décapite mais sa tête se recolle au reste de son corps.

Ses jambes se déforment brusquement, se transformant en plusieurs appendices charnus et mobiles. Elle les lance sur moi, mais ils croisent la lame de mon sabre. Elle pousse un gémissement en tombant par terre. Acyl, Oilossë et les autres en profitent pour l'attaquer.

Elle hurle de douleur sous l'effet de la fusion des pouvoirs.

Lorsqu'ils s'arrêtent, son corps vacille et commence à régénérer. Immédiatement, je fonce sur elle et plante mon sabre de feu dans la tête de la reine. J'utilise toute ma puissance jusqu'à la faire exploser.

Le corps d'Estë s'effondre alors par terre, elle respire grossièrement et ses yeux se révulsent. Malgré cela elle s'assied et se tourne vers moi :

— Tu aurais dû nous rejoindre ! Tu aurais dû t'asseoir aux côtés de ton père, Flame !

— Ce n'était pas mon père... Vous êtes juste des germes qui prenez et menez la vie de votre hôte !

Elle se relève tant bien que mal, et crache du sang.

— J'ai envoyé un signal de détresse aux Boudjelaihs des autres colonies, ils viendront se venger ! Et ils poursuivrons notre...

Elle n'a pas le temps de poursuivre. Argawaen, à l'encadre de la porte, tire sur elle avec l'arme bionique et s'avance. Il doit tirer une dizaine de fois avant que sa tête cesse de se régénérer et Oilossë utilise sa glace pour en finir avec elle. Une odeur de poisson pourri empeste alors la pièce.

— Si les Boudjelaihs des autres colonies arrivent alors on se battra, confie-t-il. Je n'ai jamais supporté cette femme !

— Je crois que moi aussi, avoué-je.

Argawaen me donne une claque amicale sur l'épaule.

— Est-ce que c'est terminé ? Questionne Ivy.

Je vais m'installer au bureau du commandor et pianote sur le clavier pour prendre le contrôle des Angeoprotypes et qu'ils aillent aider nos combattants. Je lève ensuite la tête vers Clen.

— Je pense que le commandor doit faire un discours maintenant. Pour annoncer aux survivants que l'imposteur est mort.

Il s'installe au bureau et je lui tends le micro :

— Peuple de Cirth. Le Commandor Éminent, celui qui avait pris ma place, est mort. Il reste encore des Boudjelaihs à éradiquer. Mais nous sommes enfin libres !