Chapitre 1

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8 août

J'entends mon prénom. Mais qui est la personne qui m'appelle ? Je ne connais pas cette voix qui résonne dans ma tête. Je ne peux pas ouvrir les yeux, mes paupières étant inhabituellement lourdes. Je retrouve peu à peu mes sens, sentant que je suis allongée sur quelque chose de mou, quelque chose de confortable. Je sens aussi une odeur. Mais quelle est cette odeur ? Ce n'est pas la même odeur que chez moi. Ce n'est d'ailleurs pas une odeur qui me semble familière. Et cette voix, elle continue de m'appeler. J'essaye à nouveau d'ouvrir les yeux, ayant l'infime espoir d'enfin obtenir des réponses à toutes les questions se bousculant dans ma tête. J'y parviens mais seulement quelques instants. Malgré ma vision floue, je pus apercevoir quelqu'un. Un homme âgé, avec une longue barbe blanche et des lunettes en demi-lune. C'est cet homme qui m'appelle avec insistance. J'essaye encore une fois d'ouvrir mes yeux, avec un peu d'angoisse, afin que je puisse voir qui est cet homme et peut être, situer l'endroit je me trouve.

Lorsque mes yeux sont enfin ouverts, je me presse de tourner la tête pour voir autour de moi mais ma vision est floue. Heureusement, il me suffit de quelques battements de paupières pour retrouver l'usage de mes yeux. Je distingue maintenant parfaitement l'homme âgé à ma droite. Il me fait penser à quelqu'un mais, impossible de mettre un nom sur ce visage usé par le temps.

-Marion ? M'appela-t-il une fois encore. Tu es réveillée ? Te souviens-tu de ton prénom ?

Cette question était d'autant plus étrange que je ne pouvais deviner si son visage indiquait de la peur ou une parfaite sérénité. À moitié caché dans sa longue barbe, le vieil homme me fixait du regard et semblait attendre une réponse. Mon regard fuita un instant, me faisant réaliser avec horreur que l'endroit où je me trouvais m'était totalement inconnu. Il y avait plein de lits alignés des deux côtés de la salle, laissant juste un passage pour marcher. La salle était immense et le plafond haut. Les murs faits de pierre me firent d'autant plus paniquée, me prouvant de plus en plus que j'étais bien loin de chez moi. La panique se lisait sûrement dans mes yeux lorsque je me décidai enfin à répondre à la question que l'on m'avait posée.

-Oui je me souviens... Dis-je lentement avant de penser que cet homme me voulait peut être du mal. Après tout, je me réveille dans un lit inconnu avec un vieil homme devant moi, connaissant mon prénom alors que je ne le connais pas. Peut-être est-ce un kidnappeur ? Suis-je en danger ? Je me hâtai de poser à mon tour des questions en essayant tant bien que mal à reprendre de l'assurance. Mais je suis où ? Et vous êtes qui ?

L'homme échappa un petit sourire à peine visible tant sa barbe était dense avant de me répondre ;

-Je suis le professeur Dumbledore, et les raisons de ta présence ici te seront révélées dès que la jeune fille à côté de toi aura, elle aussi, retrouvé ses esprits. Annonça-t-il en accompagnant ses paroles d'un geste de main m'invitant à regarder à ma droite.

Je tourne aussitôt la tête et remarque seulement maintenant la jeune fille qu'il a évoquée. Elle était allongée sur le lit à côté du mien et semblait dormir paisiblement. J'essaye de doucement réaliser ce qui était en train de m'arriver. Je me réveille dans un lieu inconnu, avec un homme inconnu, à côté d'une fille elle aussi inconnue et visiblement loin de chez moi. Comment faire ? La panique m'envahit un peu plus alors que je commence à imaginer une stratégie pour m'enfuir d'ici. Soudain, l'idée que tout ça ne soit qu'un rêve traverse mon esprit. Un sourire m'échappe alors que soudain je me détends enfin. Mon idée me semble plausible et me permet de relativiser la situation. Le professeur Dumbledore s'avança vers le lit où reposait la fille. Il l'appela comme il m'avait appelé auparavant, ce qui me permit de connaître son nom ; Garance. Ce prénom me dit quelque chose... mais je ne me souviens plus. Mes souvenirs sont trop flous alors que pourtant j'ai l'impression que de secondes en secondes je les retrouve peu à peu.

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