Chapitre 1 : Partie I

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       Je me réveillais lentement. Quelques rayons de soleil effleuraient ma peau froide, la réchauffant imperceptiblement. Je me retournais entre mes oreillers enfouissant mon visage dans ce tas rebondit de tissus. Rien ne me parvenait encore réellement. Je n'étais pas encore sortie du monde du sommeil. Et je n'en avais pas vraiment envie...

Des picotements légers mais de plus en plus prononcés brûlaient ma main droite. Je gigotais encore et envoyais valser mes draps. Les picotements devinrent rapidement des coups d'électricité dans ma paume. Marmonnant des phrases incompréhensibles, j'étais maintenant presque réveillée. Un coup particulièrement violent me fit grimacer et me redresser vivement.

-C'est bon Elandris! Je me lève!

Ce qu'elle pouvait être pénible le matin! Ma voix se propagea rapidement dans l'appartement vide et déjà ensoleillé. Les jets d'électricité bleu dans ma paume cessèrent rapidement. Je me laissais retomber sur le matelas, les derniers oreillers sautèrent de plusieurs centimètres avant de tomber pour la plupart sur le sol. Alors qu'un bras sur mes paupières closes limitait la clarté du soleil vers mes yeux, des mèches encore mouillées me collaient à la peau me faisant frissonner. Il fallait que je perde l'habitude de me laver les cheveux en rentrant... Surtout à trois heures du mat'. Un nouvel éclat dans ma paume me prévint qu'elle s'impatientait.

-Fichue faux va...

C'est tout ce que je trouvais à marmonner pour montrer ma mauvaise humeur. En un rien de temps, je me retrouvais dans la cuisine baignée de soleil. Apparemment ma journée était déjà bien entamée. Je me servis vite fais un verre de jus de pomme, avant de me trainer toujours en maillot et shorty vers la salle de bain.

J'en ressortis à peine quelques minutes plus tard, habillée d'un chemisier rouge et d'un simple jean, avec les cheveux totalement secs et disciplinés. Je longeais le salon aussi blanc que la cuisine, en dehors de quelques touches de noir, et m'appuyais avec désinvolture contre un mur face à la porte d'entrée et face à ma faux. Je lui jetais à peine un coup d'œil encore énervée contre sa façon de me lever. Je commençais à enfiler mes bottes par dessus mon jean.

-La liste est longue aujourd'hui?

Comme seule réponse, je n'obtins qu'un scintillement et un crissement de métal que je décryptais comme une affirmation. Je soupirais. Rejetant mes cheveux en arrière, je m'approchais de la faux et du téléphone posé sur le meuble de l'entrée. Je saisis ce dernier et fis défiler la liste de noms. Une bonne douzaine...

-Super! Si je ne connaissais pas Jared, je dirais qu'il m'en veut.

Fourrant le portable dans ma poche, je saisis la faux en argent à pleine main. Je levais les yeux vers la lame aiguisée.

-J'espère qu'on va bien s'amuser aujourd'hui.

Avec un sourire en coin, j'observais la faux se changer rapidement en un poignard brillant et sculpté dans ma main droite. Une fois la transformation achevée, elle disparut sous ma veste en cuir alors que je franchissais la porte de l'appartement.

J'allais encore ôter la vie.

            Kélian allait encore arriver en retard pour sa dernière heure de cours, comme à son habitude. Il était un peu plus de 15 heure et le jeune garçon avait décidé d'attendre dans sa grande bonté son amie Mélisa. Mel qui avait eu le besoin urgent de retrouver un garçon de seconde afin de pouvoir balader sa langue dans sa bouche à lui.
Autant dire que c'était passionnant! Kélian songea pour la millième fois que c'était impossible que cette fille soit aussi la première de la classe alors qu'elle passait la plupart de son temps à parler de garçons avec les filles et de filles avec les garçons. Sans compter le nombre de fois par jour où elle y pensait seulement. Il ne pouvait s'empêcher de croire que si elle avait été un mec, elle aurait été un vrai coureur de jupon. Elle enchainait les conquêtes sans plus de difficultés qu'un enfant goberait des Dragibus. C'en était presque flippant pour lui. Il était le seul à ne pas flancher sous les charmes de la belle rouquine.

Ton âme m'appartient... (en suspens)Where stories live. Discover now