Chapitre 14 : Partie I

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            Non encore relu.

Le message d'aujourd'hui est très court, pour une fois. 

Bonne lecture.

***


          Je me réveillais en sursaut, le cœur au bord des lèvres. Ses battements précipités ricochaient douloureusement contre mes cotes tandis que des décharges d'énergie finissaient de parcourir mon corps. Je me cambrais contre mes oreillers et me mordis la langue. Le goût métallique du sang atténua à peine les élancements électriques. Haletante, j'essayais de contrôler mon souffle et de fuir la douleur. Ce n'est qu'après de longues secondes qu'elle commença enfin à s'atténuer. Une magie familière se répandit lentement pour venir à sa rencontre et guérir les dernières traces de souffrance.

Je remerciais intérieurement les pouvoirs d'Elandris. Ses crissements ne remplacèrent pas mes pensées, pas plus que des étincelles n'explosèrent dans mes paumes. Sa présence était diffuse et lointaine. Mais pour la première fois depuis ce qui me semblait une éternité, elle était là.

Mon corps se tendit une dernière fois avant que mon dos ne retrouve la matelas. Les paupières closes, j'invoquais mes autres sens. Les sons des vies humaines me parvinrent comme à travers une épaisse vitre de verre. Le bruit des moteurs, celui de téléviseurs, des pas précipités ou des réveils étaient à peine audibles malgré ma condition de faucheuse. Le constat tomba sans appel sur ma carcasse : j'avais encore joué avec le feu et j'avais été sévèrement battue. Ouvrant un œil, j'avisais la fenêtre et la faible lumière matinale. Il y avait à peine quelques rayons pour teinter le ciel d'un bleu pâle. Mon instinct me soufflait que la vie nocturne venait tout juste de s'endormir et que l'aube n'était pas debout depuis bien longtemps. Je grimaçais en me redressant. Mon regard dériva presque aussitôt sur le divan blanc appuyé contre le mur. Disposé près de la fenêtre, il était tourné vers mon lit et plus vide que jamais. Pourtant, je savais que quelqu'un s'y était assis durant la nuit.

Une personne qui m'en voulait.

Je soupirais Comme si je n'avais pas déjà assez d'ennemis! Je n'avais qu'à penser à Donna pour ressentir la haine qu'elle me vouait. Je n'avais vraiment pas besoin d'une nouvelle connaissance prête à me poignarder dans le dos. J'arquais un sourcil. Cette voix, où est-ce que j'avais bien pu l'entendre? J'avais beau vouloir le savoir, mon cerveau refusait de me livrer l'information. Je pestais faiblement quand un éclat de rire retentit de l'autre côté de la porte.


¤

            Yohan avait posé distraitement ses pieds sur la table basse. Il fixait sans entrain un point lointain au dessus de son épaule. Le ciel se dévoilait à peine de l'autre côté de la baie vitrée, pourtant, il était déjà en pleine conversation avec Jared. L'autre faucheur avait les coudes appuyés sur les genoux et les mains croisées. Une ride soucieux plissait son front alors que le silence s'étendait.

- Tu aurais quand même dû m'appeler en premier.

Les lèvres pincées, Yohan balançait entre inquiétude et énervement. Il ne comprenait toujours pas pourquoi le faucheur avait d'abord fais appel à un humain, plutôt qu'à lui. Il était celui qui avait le pouvoir de guérison! Et il était un faucheur, pas un vulgaire mortel. Se faire battre par un humain abîmait son ego et lui donnait prodigieusement envie de faire la gueule.

- Comme je viens de te le dire, ça n'aurait servi à rien. Tes pouvoirs ne pouvaient rien contre le poison qui la rongeait. Et tu ne peux pas ramener un mort à la vie Yohan.

- Elle n'était pas encore morte, je te signale.

- Elle n'était plus non plus vraiment vivante pour une faucheuse.

Ton âme m'appartient... (en suspens)Where stories live. Discover now