Chapitre 2:

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Je m'excuse d'avance ce chapitre est un peu long et avec très peu d'actions. J'y donne beaucoup d'informations qui ne seront peut être pas très claires pour le moment, mais je compte bien les expliquer plus tard, au fur et à mesure que l'histoire progressera. Donc voilà, désolée pour ce chapitre un peu complexe et lent, je le crains.

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          Je franchis le hall d'un immeuble alors que la nuit avait déjà étendu ses ténèbres denses sur la ville. Le Quartier des Affaires était illuminé, toujours près à montrer que Paris ne sombrait jamais dans l'immobilité de la nuit noire. Il avait encore foule dans ce quartier bien qu'il ne soit pas le plus animé du centre de la ville, comme si la nuit n'inquiétait plus les vivants avec toutes ses ombres menaçantes. Mes talons claquèrent bruyamment sur le sol carrelé. J'avais été forcée de revêtir un tailleur pour répondre à l'étique du bâtiment. Tailleur au sujet duquel généralement, je devais me faire violence pour ne pas tirer sur la jupe. Je ne comprenais pas comment des femmes pouvaient encore porter ses vêtements alors que ça faisait belle lurette que les jeans existaient!

Pourtant ce soir, j'étais dans un autre optique. Je marchais d'un pas ferme et décidé, n'adressant aucun regard aux vigiles qui me saluèrent et aucune attention à ma tenue. J'avais des choses urgentes à régler. J'étais loin d'avoir oublié l'humain qui m'avait filé entre les doigts et il n'y avait que Jared qui puisse m'aider à ce sujet. Ne pas pouvoir me débrouiller seule m'énerver. Et le tout ne faisait qu'augmenter ma rage. L'ascenseur se referma derrière moi en un coulissement presque silencieux.

Mon reflet m'assaillit dès que les portes furent closes. Une jeune femme au regard de glace me faisait face. Mes cheveux châtains étaient remontés en un chignon dont seules quelques mèches folles s'échappaient. Le tailleur noir faisait ressortir ma peau blanche alors que le tout ne faisait qu'amplifier l'intensité de mon regard gris presque orageux en cet instant. Je détournais les yeux presque immédiatement, je n'aimais pas mon reflet. Pas que je n'aimais pas mon physique. Non, je n'aimais pas ce qu'il me renvoyait. Ce corps si humain me montrait une vie et une appartenance à un monde que je n'avais jamais eu.

-Allez, ça suffit.

Lâchant la mallette que je tenais dans la main, j'invoquais Elandris. Un soupir d'aise m'échappa tandis que la spirale se dessinait à mes pieds. Elle se forma dans ses moindres détails, même dans l'espace restreint qu'était cette cache mouvante. Je me concentrais sur l'apparence de ma faux, m'attardant sur l'éclat métallique de sa lame, sur les piquants qui la recouvraient et l'enchainaient. Elle était une part de moi, nous aurions pu nous retrouver n'importe où si nous étions un jour séparées.

-Elandris!

La faux apparut en un clin d'œil dans ma paume droite. Sa splendeur était rehaussée par le halo inhabituellement lumineux qui l'encadrait. Des tintements de reproches me parvinrent. Elle n'aimait pas quand je la laissais seule à l'extérieur, mais je ne pouvais pas entrer avec elle dans ce bâtiment. Encore une règle des faucheurs.

Allez savoir pourquoi certains imaginaient que si un démon se retrouvait en possession d'une de nos faux, il ne pourrait ainsi pas entrer car ignorant notre règlement. Le seul hic qu'ils oubliaient, c'était que pour qu'un démon se retrouve avec une de nos faux, il faudrait soit que son porteur soit mort, soit qu'il est été retenu quelque part et dans des circonstances peu agréables. De plus dans le premier cas, le tueur du faucheur est incapable de toucher la faux à moins d'être suicidaire et de vouloir se transformer en torche vivante ou d'être sado-maso au point de vouloir endurer d'atroces souffrances avant de décéder sans préavis. Peu attrayant, n'est-ce pas? Sans oublier qu'une faux sans maître finit toujours par revenir auprès de « Perséphone ». Et le plus souvent, après s'être vengée par le sang. Elles sont teigneuses ces petites!

Ton âme m'appartient... (en suspens)Where stories live. Discover now