Semaine 7

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Lettre de Samuel

Salut à toi,

        Enfin une bonne nouvelle ! Ma visite de l'autre fois a payé et je suis finalement parti de là-bas pour retourner dans une région qui m'est beaucoup plus familière. Il était bien caché, mais j'ai déniché un livre de comptes plutôt détaillé. De ce que j'ai pu déduire de tous ses aveux, Anton n'était ni comptable ni trésorier alors je suppose qu'il tenait cette copie d'un tiers. Il cherchait peut-être à se protéger. Mais passons ! L'important, c'est que le nom qu'il a lâché s'y trouve au milieu d'une transaction dont je connais l'autre partie : Calvin. C'était un gars plutôt sympa avec qui j'ai travaillé plusieurs fois. Je dois pouvoir retrouver sa trace facilement. Cette ligne de compte me donne l'impression qu'il a changé de camp au cours des cinq dernières années et qu'il a trahi mes anciens employeurs. Tant que je peux obtenir des renseignements, je n'en ai pas grand-chose à faire.

        En plus, je considère que je suis parti en plutôt bons termes étant donné le type de personne avec qui je travaillais. Après la mort de Julie et d'Aurore, les boulots ont continué à m'être proposés. Je venais d'être relâché et l'on ne m'a pas laissé tomber. C'est moi qui n'en pouvais plus et qui sombrais. J'ai tout simplement arrêté de répondre, plus rien n'avait d'importance. C'est cette main tendue alors que j'étais à peine sorti des griffes de la police qui m'a poussé à toujours écarter la thèse de la trahison et du piège. Elle m'a évidemment effleuré l'esprit, mais il y a trop peu de preuves et bien trop d'incohérences pour l'étayer. Ils ont beau se trouver soi-disant du mauvais côté, j'ai été davantage abandonné par le club de boxe. Il suffit d'aller mal pour que l'argent prenne le dessus et révèle la cruauté précédemment poliment réprimée au quotidien. Une fois relâché, j'ai vite pu compter le nombre de mes vrais amis. Cela tenait sur les doigts d'un manchot.

        L'idée de retrouver Calvin me fait du bien. Je suis en terrain connu et c'est agréable. J'ai eu beau éplucher les annuaires, le nom qu'Anton m'a communiqué ne semble pas exister. J'aurai sans aucun doute plus de chance auprès de lui que tout seul. Je suis quasi sûr que cela va bien se passer, mais il n'est pas du genre à donner les informations gratuitement et il va certainement y avoir une contrepartie.

        Une fois de retour, je vais aussi devoir m'occuper de l'assurance de la maison. Je commence à me faire harceler par téléphone et par mail. Toute cette paperasse inutile. J'étais bourré quand la plaque de cuisson a mis le feu à la cuisine et ce sont les pompiers qui m'ont sorti du salon en flammes. Je ne vois pas pourquoi je serais couvert en me trouvant en plus en défaut de paiement.

        C'est Julie qui s'occupait toujours de tout cela. Ce n'est pas mon truc, les papiers. Elle me manque pour tant de choses. Les rires d'Aurore aussi.

Samuel

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