CHÂTEAU DE SABLE

pigeons massacreurs

septembre deux-milles quatorze

- j'vais bouffer ton crâne et tes couilles avec du ketchup et de la mayonnaise, j'vais même demander à akainu de pisser dessus si t'es pas là dans cinq minutes doums, j'rigole pas avec toi, j'ai un rendez-vous dans vingt minutes à opéra ! t'es là tu me casses la te-té avec ton canapé de merde qui a la même odeur que l'cul d'ton ex, j'ai pas qu'ça à foutre moi ! mais j'men bas les couilles de ta vie, j'suis devant chez toi sans toi, qui fait ça ? vas-y va t'faire foutre, j'vais laisser ton vieux canapé dans la rue et kidnapper des pigeons pour qu'ils chient dessus, tu vas voir.

je lui raccroche au nez, j'ai les nerfs à bloc. y'a pas un jour où doums me casse pas les couilles. il fait deux fois la taille d'ada mais il se comporte en princesse. j'ai pas son temps, on m'avait dit qu'hakim et clément seraient là pour porter son nouveau canapé de merde dans son appartement de merde, mais ça fait trente minutes que j'attends devant, et trente minutes que personne se pointe. j'en ai ras le cul de leurs conneries.

- on a réveillé la bête !

j'entends une voix derrière moi qui semble avoir tout entendu, sans rater un morceau de mes menaces.

c'est mon pire cauchemar qui revient. le mec apparaît tout le temps aux pires moments, et ma théorie comme quoi il est en réalité un illuminati envoyé de l'espace pour pourrir ma vie s'avère pas complètement fausse.

- ouais, pardon.. c'est doums il me casse les couilles, j'ai une réunion de merde à l'autre bout de son quartier de merde, et le mec se pointe même pas chez lui.

- tu veux que j'appelle hakim pour qu'il prenne le relais ?

le mec est trop gentil. mais maintenant que je sais qu'il est là, j'en ai rien à foutre de savoir que l'économie va mal et qu'on doit se bouger le cul pour que les gens dépensent leurs thunes dans des bottes qui ressemblent à des pieds de chameaux. merci doums d'être en retard, et c'est bien la première et dernière fois que je le dirai.

- non non, t'inquiète. c'est bon.

je pianote sur mon téléphone une justification à deux balles pour qu'on me lâche la grappe, et au pire,  je serai un peu en retard. c'est une perte de temps, les réunions durent toujours deux plombes pour rien avec ma boss de merde.

- comme tu veux hein, j'veux pas qu'tu perdes ton job.

- tu sais même pas ce que j'fais.

- personne sait c'que tu fais, il rigole, c'est un peu une vanne entre eux parce que je gagne bien ma vie avec des horaires qui me permettent de faire la grasse mat' tous les lundis, et tous les jours qui suivent sans squatter devant pôle emploi. à part agent de la cia.