nouveau squat

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 octobre deux-milles quatorze

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octobre deux-milles quatorze

— c'est quoi ce chahut ?

je regarde gazu en fronçant les sourcils alors qu'on avance dans notre rue à pleine vitesse.

déjà qu'on a mit une heure pour rentrer en rer depuis la maison de ma sœur à qui j'ai peta la gova, on avait pas besoin d'un camion de déménagement et cinquante cartons pour bloquer l'accès à notre porte d'entrée.

— on part cinq jours et y'a déjà de nouveaux arrivants.

je compte les étages depuis l'extérieur, et quand je tourne la tête, je vois que gazu a eu le même réflexe.

on saute au dessus des cartons, puis on monte les six étages avec nos valises comme si on allait pas le regretter au bout de deux marches.

— tu savais qu'elle déménageait ?

— si elle est morte ada, on va avoir des esprits dans notre appart' !

notre voisine de pallier, une sexagénaire qu'on a dû croiser trois fois tout au plus en cinq ans de cohabitation. heureusement qu'elle était presque sourde et que sa motricité  l'empêchait de faire des allers-retours pour toquer à notre porte quand on faisait trop de bruit, sinon, on se serait faite une ennemie de taille.

on finit par arriver à l'étage, une gadji qui doit avoir le même âge que nous discute avec un des déménageurs.

— bonjour, lance gazu par politesse. vous venez d'emménager ici ?

comment demander avec tact si l'ancienne occupante a crevé, ou si vous êtes à peu près cool pour devenir notre nouvelle voisine.

— ah non non, j'aide simplement ma grand-mère à déménager. elle part en maison de retraite.

que de bonnes nouvelles en ce mois d'octobre. aucun cadavre, pas d'esprit. elles discutent un peu de sa grand-mère comme si ça importait gazu, pour finir par demander :

— vous savez si l'appartement sera remit en location ? gazu semble avoir eu une illumination. si elle croit pouvoir emménager dans l'appartement d'en face pour se débarrasser de moi, elle va aller nul part.

j'ai un carlin pour me protéger.

— sûrement, oui. c'est le propriétaire de l'immeuble et ma mère qui se chargent de tout.

— d'accord merci, bonne journée à vous et bon courage !

je regarde gazu en fronçant les sourcils, je sais pas quelle idée elle a derrière la tête, mais elle me fait signe de me taire jusqu'à ce qu'elle arrive à débloquer la serrure de notre porte.

CHÂTEAU DE SABLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant