𝐆𝐀𝐙𝐎𝐋𝐈𝐍𝐀, nekfeu. ━━━━━━━━━━━
c'est stupide à dire, mais on est chacune ce que l'autre n'est pas. madeleine, c'est notre stabilité. elle est à la source de tout ce qui nous maintient. sous ses fondations, il y a ada. elle sait que si elle se...
cc, petit prélude parce que j'ai été absente pendant longtemps, vous êtes libres de vous retaper les derniers chapitres pour rafraîchir votre mémoire mais ce chapitre est un peu différent des autres et peut se lire sans. faites simplement gaffe à la date !! bonne lecture :)
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juin deux-milles cinq
je suis peut-être tout le temps dans l'excès, c'est vrai. ken a rarement raison, mais il n'a peut-être pas tort sur ce point-là. je laisse exister tous mes problèmes futiles pour qu'ils comblent l'espace que devraient prendre tous ceux que je minimise.
je fais du bruit, je parle avec des gestes. je parle fort, surtout. j'ai façonné ma manière d'agir pour qu'on m'entende, qu'on me remarque, qu'on se dise que j'existe et que je suis incroyable. c'est ça, le mot, incroyable. j'aimerai qu'on pense que je suis quelqu'un d'incroyable.
ken trouve ça pathétique. de toute façon, il trouve tout pathétique. que ce soit la moi que je dissimule ou celle que je m'efforce d'être, il ne prend pas de pincettes pour me dire d'arrêter de me mentir en permanence. c'est ce qu'il m'a dit, précisément, avant de nous laisser toutes seules avec maddy dans les rues de paris à vingt-trois heures.
- j'ai plus de crédit, putain ! mais c'est vraiment des cons, ils ont même pas été foutus de nous envoyer un message !
- nan mais laisse tomber, c'est toujours la même chose, madeleine souffle en s'affalant sur les marches de l'entrée d'un immeuble.
- j'te jure, si y'en a un seul qui a l'audace de nous parler lundi, je serre mon poing comme si ça allait servir à quelque chose. je sais même pas contre qui ou contre quoi je suis énervée. sûrement contre tout, entre mes darons, les cours et les mecs qui sont toujours les premiers à gâcher nos soirées.
ça faisait des semaines qu'avec maddy on attendait la fête de la musique. mes parents m'avaient enfin accordé un peu de liberté, et forcément, il a fallut que la troupe fasse foirer tous nos plans.
maddy est calme, elle. je crois qu'elle est juste saoulée parce qu'elle s'était faite jolie pour ken, et même si elle me l'a seulement avoué à demi-mot, je sais qu'elle comptait sur cette soirée pour faire avancer les choses entre eux. si seulement lui aussi pouvait arrêter de jouer le rôle de l'inaccessible et ouvrir les yeux, tout serait plus simple. ça fait des années que maddy n'a d'yeux que pour lui, et des années qu'il ne voit rien. je sais même pas ce qu'elle lui trouve, à part peut-être qu'il semble s'intéresser aux gens. mais tout ça, ce n'est qu'une façade. il ne cherche en réalité qu'à cerner les autres. pour lui, tout est un jeu. il faut qu'il ait le contrôle sur tout ce qui l'environne, que rien ne lui échappe.
et dire que maddy se fait du mal pour un mec comme ken. elle est trop bien pour lui. faudrait qu'elle ouvre les yeux, elle aussi.
