𝐆𝐀𝐙𝐎𝐋𝐈𝐍𝐀, nekfeu. ━━━━━━━━━━━
c'est stupide à dire, mais on est chacune ce que l'autre n'est pas. madeleine, c'est notre stabilité. elle est à la source de tout ce qui nous maintient. sous ses fondations, il y a ada. elle sait que si elle se...
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octobre deux-milles quatorze
— eh charlie, c'était trop d'la frappe, invite-nous plus souvent ! antoine s'exclame en rigolant avant l'ensemble du groupe. je rigole aussi, histoire d'inquiéter personne. je sais que j'en ai déjà inquiété un sans même avoir dit un mot.
mais c'est peut-être ça le problème. je n'ai pas dit un mot.
— t'es sûre que tu veux pas qu'on vous aide à ranger ?
— bah oui allez, vous allez me faire croire que hakim sait tenir un balai, je pouffe en les invitant de moins en moins discrètement à prendre la porte.
c'était sympa, c'est sûr, nous tous réunis autour d'une raclette pour fêter l'automne. ça aurait été vraiment sympa si mon téléphone avait pas sonné trente minutes avant que tout le monde se ramène chez moi. vite, on sèche ses larmes et on fait comme si de rien était, puisque comme l'a si bien dit ma mère, je ne suis bonne qu'à en faire des caisses, à être une pathétique actrice.
— et tu fais confiance à fram avec un balai toi, hakim riposte en voyant idriss mettre les assiettes dans le lave-vaisselle.
— avec toi il aurait fini dans son cul, je roule des yeux, bien que je les apprécie, j'ai juste envie d'être un peu seule. il n'y a que maddy, yamen et idriss qui restent pour m'aider à ranger tout le bazar. les autres s'en vont en boîte. allez, cassez-vous, j'vais devoir repasser la serpillière si vous continuez à marcher chez moi avec vos chaussures sales !
— mais on attend ken d'abord pour y aller, il fout quoi ?
— j'pense vous allez devoir l'attendre encore un bon moment hein, ça fait déjà vingt minutes qu'il y est, maddy s'interpose dans la conversation, et à mon avantage. j'entends gazu se plaindre dans la cage d'escalier et dire qu'ils feraient mieux d'y aller, qu'il aura qu'à les rejoindre plus tard plutôt qu'ils aient à poireauter pendant une demi-heure devant chez moi.
— mais elle a raison gazu, si c'est pour qu'on l'attende parce qu'il est en train de s'embrouiller avec sa go au bigo autant tailler, on sait très bien que ken il règle pas ses histoires en un quart d'heure, mohamed rajoute, ce qui ne manque pas de me remettre un coup de poignard dans le cœur.
c'est donc de ça qu'il s'agit. il a une nouvelle meuf et il a prit la liberté de l'appeler chez moi, en plein dîner. je tente de garder la face devant eux mais la nouvelle est une sacrée piqure d'ego. je m'en moque, comme d'habitude, il ne se passera jamais rien de sérieux avec ken. c'est toujours dur de voir qu'il n'a pas su changer. et si je peux bien prédire une chose avec lui, c'est qu'il ne changera pas pour moi.
— elle doit venir ce soir en plus, non ?
deen en rajoute une couche en confirmant son existence. c'est fou comme j'apporte bien trop d'importance à ce qui était, à la base, un plan cul intermittent. je suis juste possessive et d'une jalousie maladive. uniquement ça.
