éternel retour

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septembre deux-milles quatorze

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septembre deux-milles quatorze

— tu dors pas ?

je retire un de mes écouteurs de mon oreille en voyant ada ouvrir la fenêtre du balcon où je suis posée depuis un peu plus de deux heures.

on est arrivées à marseille ce matin. on a passé la journée à se balader, à trouver des expos cachées dans la ville et à faire du lèche-vitrine plutôt que du shopping. j'ai cédé quand même pour une écharpe, sous prétexte que c'était bientôt la saison. on a prit à bouffer dans la rue comme de bonnes touristes qui se respectent, et en rentrant, ada s'est affalée dans le lit tellement elle avait peu dormi après avoir conduit toute la nuit.

moi, c'est un cauchemar qui m'a réveillé.

— nan, j'y arrive pas.

elle ne dit pas un mot et vient s'asseoir sur la chaise en face de moi. je vois que son regard dévie sur ma cigarette et mon paquet posé sur la table basse.

— cendar full hein, elle agite sous mes yeux le cendrier que j'ai passé à remplir pendant les dernières heures. fumer, y'a que ça qui me fait oublier ce que mon sommeil me fait subir.

sale, je me mets à parler comme une meuf bressom.

— ça t'manques pas toi, la clope ?

— on lutte.

je sais pas comment elle fait, ada, pour avoir cette force d'esprit. j'ai l'impression de toujours me laisser abattre par mes émotions. c'est toujours elles qui gagnent, mais jamais chez ada. même quand ça va pas, elle relativise toujours en se disant qu'elle pense trop, que c'est justement ça le problème, que ses émotions l'abattent et qu'elle devrait arrêter de se morfondre dans une peine que son esprit forme de toutes pièces.

plus facile à dire qu'à faire.

— allez, balance, c'est quoi le soucis cousine ? ada renvoie en manquant de tact, mais c'est ce que j'aime bien chez elle. elle fait pas semblant pour que j'entende ce que j'ai envie d'entendre.

— toujours la même hein.

— tu sais que blablater à demi-mot toi.

— tu veux que j'te dises quoi ? tu m'as déjà suffisamment entendu pleurer, j'vais pas tourner en boucle, je lui réponds un peu sèchement, ce qui me vaut un soufflement de nez de la part d'ada.

— dis-le, t'as juste besoin d'rencontrer un mec avec un truc dans l'calbar.

je manque de m'étouffer. le tact, c'est décidément pas son fort.

— me fais pas une mise en scène non plus, elle ajoute en rigolant.

— arrête !

CHÂTEAU DE SABLEDär berättelser lever. Upptäck nu