Chapitre 7

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- 17 octobre 2022, Pablo-

Dans le bus qui mène à l'hôtel où nous allons séjourner, l'ambiance est assez électrique entre Lola et moi. Depuis 5 jours, je ne lui ai pas donné de nouvelles. J'en avais envie mais... C'était plus fort que moi. Alors je l'ai ignoré parce que je suis un lâche...

« Bon, d'après les employés, il y a beaucoup de fans devant l'hôtel. » Nous informe Xavi.

Bizarrement, je m'y attendais. Et c'est ce qui m'angoisse le plus... Je me suis éloigné de Lola parce que j'avais peur. J'avais peur qu'on sache que je suis proche d'une fille. J'avais peur qu'on finisse par la harceler. Et en ce moment, j'ai peur qu'elle se montre au monde... La cérémonie a lieu dans quelques heures, et je me sens complètement impuissant.

« Tu vas faire quoi, du coup ? » Me chuchote Pedri.

Je hausse les épaules. Je n'en ai aucune idée... Je tourne la tête derrière moi, et observe Lola, qui a des écouteurs dans ses oreilles, sa tête sur la vitre. Ma sœur est à côté d'elle, me souriant. Je sais qu'elle trouvera une solution, si je n'en trouve pas une. Je ne sais pas laquelle, mais je lui fais confiance.

« Tu ne peux pas la fuir éternellement, tu es au courant ?

- Je sais... Mais je me demande si c'était une bonne idée de l'emmener ici. »

Je m'en veux tellement. Je connais les risques, et même si nous ne sommes pas ensemble, dans le sens... Enfin, un couple, quoi, elle va s'en prendre plein la gueule. Qu'on soit amis ou plus, elle finira par en payer le prix, et moi aussi.

« Mec, ça fait 4 jours que je ne t'ai pas vu sourire.

- C'est bon. » Je dis froidement.

Je n'ai pas besoin d'avoir la pitié de mon meilleur ami. Pas maintenant. Je veux juste qu'on me foute la paix. Alors c'est mon tour de mettre mes écouteurs dans mes oreilles, et de profiter de la musique. En ce moment, ça ne va pas fort, je dois l'admettre. Mes parents s'engueulent tout le temps, je ne supporte plus leur dispute, et putain, j'ai l'impression que je n'ai pas le droit à l'amour.

Je ferme les yeux quelques minutes, jusqu'à ce que Xavi affirme que nous venons d'arriver devant l'hôtel. Effectivement, il ne mentait pas quand il disait que de nombreuses fans étaient présentes. Je me lève de ma place, complètement tétanisé. Je regarde Lola, et je ne peux pas m'empêcher de culpabiliser.

« Anna a trouvé une solution, ne t'inquiète pas. » M'informe Robert en me tapant sur l'épaule.

Je remercie mon coéquipier, puis nous sortons du véhicule. Xavi est le premier à sortir, suivi de Robert, qui m'affirme que tout va bien se passer. Je descends les escaliers du bus, et à peine ai-je posé le pied parterre, que des filles viennent vers moi, sans aucune pitié. Je ne peux pas les repousser, elles seraient trop blessés pour ça.

« Pablo, je t'aime !

- Gavi, Gavi, une photo !! Une photo s'il te plait, je t'aime !! »

Je suis pris au piège. Elles sont là, en train de m'attraper les bras pour que je vienne vers elles, et je ne peux rien faire. Je dois juste fermer ma gueule et prendre des photos.

« Gavi, je peux venir dans ta chambre ? » Me demande l'une d'entre elle.

Je prends quelques photos, pour faire plaisir aux filles, mais je n'ai pas le cœur à faire ça. Elles sont toutes là, à me dévorer du regard comme si je n'étais qu'un bout de viande. L'une d'elle tire sur la manche de mon sweat, pour me coller à elle.

Je sens les larmes me monter aux yeux, mais je ne peux pas éclater en sanglot maintenant. Ma respiration est saccadée, et je sens que dans une fraction de seconde, si ces filles ne me lâchent pas, je vais finir par faire une crise d'angoisse.

Le garçon d'en face (Pablo Gavira)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant