Chapitre 45

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- 23 avril 2023, Pablo-

Comme à chaque match, je suis tendu. J'ai peur de mal faire les choses, ou de faire perdre mon équipe. Mais aujourd'hui, je suis moins stressé que d'habitude. Parce que ma famille sera là, et Lola aussi. Évidemment, je vais penser à elle durant tout le match. Et si je viens à marquer, je lui dédierais mon but. C'est la moindre des choses.

Pedri se gare dans le parking souterrain du stade, puis nous nous extirpons de sa voiture. Tiago et Lola sont déjà au stade d'après les dires de mon meilleur ami. J'ai tellement hâte de la voir alors que je l'ai quitté il n'y a même pas une heure. Je suis devenu accro à elle, vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point. Je ne peux plus me passer d'elle.

Lorsque nous avons devant notre CM, il nous tend une rose chacun, que nous prenons. Effectivement, c'est la Sant Jordi aujourd'hui, Saint Georges en France, et c'est sacré en Espagne. Du coup, on offre des roses ou des livres aux personnes que nous aimons le plus. Bien évidemment, je vais la donner à Lola.

« Tu as sourire de loveur aux lèvres.

- Tu peux parler, hein. Tu vas la donner à Tiago ? » Je demande à mon meilleur ami.

Il rougit et hoche la tête. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi heureux. Et je suis vraiment content pour lui. Aujourd'hui, il sera sur le banc, mais Xavi a prévu de le faire entrer au cours du match. Pedri m'a confié qu'il stressait un peu car c'est son premier match depuis son coming-out. Ce que je peux comprendre. Certains supporters sont homophobes, et je n'ose même pas imaginer les insultes qu'il va se prendre... Surtout des madrilènes...

Nous traversons le tunnel qui mène aux vestiaires pour nous changer. Je pose délicatement la rose sur le banc, pour ne pas l'abimer. Je n'ai pas envie qu'elle soit moche lorsque je vais la donner à Lola. Pedri et moi enfilons nos tenues d'entrainements, tout comme nos coéquipiers qui viennent d'entrer dans les vestiaires.

« Alors, stressé ? » Demande Robert à Pedri.

Mon meilleur ami hoche la tête et mon cœur se brise quand je vois des larmes perler le long de ses joues. Je lui souris tristement et le prends directement dans mon bras.

« J'ai peur...

- Je te promets que tout va bien se passer, d'accord ? Et si quelqu'un t'insulte, je lui pète la gueule. »

Pedri se sépare de moi et éclate de rire en séchant ses larmes. Robert lui affirme que tout va bien se dérouler, et qu'il n'a pas à s'inquiéter. Si jamais quelqu'un ose lui manquer de respect parce qu'il aime un mec, alors on se chargera de cette même personne.

Mes coéquipiers et moi, nous nous dirigeons vers le terrain pour nous entrainer. Nous sommes rapidement applaudis par nos supporters, et siffler par les madrilènes, ce qui n'est pas choquant. Ils ne connaissent pas le respect de toute manière. Je tourne ma tête vers le dessus du banc, et je fronce les sourcils en n'apercevant pas Lola. Pourtant, Tiago est là. Ma famille aussi, d'ailleurs. Je vois également Mikky parler avec Sira et Anna. Mais aucune trace de ma copine. Pedri m'avait pourtant assuré qu'elle et Tiago étaient arriver au stade...

Malgré son absence, l'entrainement se passe plutôt bien. Je fais quelques passes avec Robert, et m'échauffe correctement pour être prêt lors du match. Je veux tout donner aujourd'hui. Une fois l'entrainement fini, nous prenons place sur le bord du terrain puisqu'apparemment, pour fêter la Sant Jordi, quelqu'un va venir chanter avant le match.

Certains de mes coéquipiers s'assoient sur le banc, dont Pedri et moi. Le stade se rempli petit à petit, et rapidement une femme vient sur la pelouse, faisant un discours qui, honnêtement, me fait plus chier qu'autre chose. Je sais que Sant Jordi c'est sacré en Espagne, et tout le tralala, mais les discours de ce genre, je m'en passerais bien.

Le garçon d'en face (Pablo Gavira)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant