4| Dysis

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Assise avec Lo'ak, près d'une petite rivière, avec un bon gros mètre d'écart entre nos deux corps, nous observons son frère, Neteyam, faire du tir à l'arc.

Enfin du moins, j'observe Neteyam. Lo'ak a les yeux fermés, couché sur le sol, profitant des quelques rayons de soleil qui s'infiltrent entre les branches.

Mes pieds sont plongés dans l'eau clair, les cuisses posées sur mes mains, je me concentre sur les gestes habiles et précis de l'aînée des Sully.

J'ai un peu parlé avec eux, maintenant qu'ils sont obligés de m'aider, après ce que leur grand-mère, Mo'at, leur ai ordonné.

Je n'ai pas encore vu leurs deux sœurs. Après ce qu'il s'est passé tout à l'heure, Lo'ak m'a tiré en dehors de la foule et m'a donné de quoi guérir ma plaie, puis il m'a dit qu'il allait près de la rivière.

Je suis restée seule un moment, à me demander comment j'avais fais pour atterrir ici.

Quand Neteyam est arrivé dans la loge. Il s'est présenté, m'a parlé avec patience et gentillesse. Puis il m'a dit qu'il allait chasser et m'a proposé de l'accompagner.

Et me voilà, à l'observer alors que Lo'ak dort à ma droite.

Neteyam lâche la corde, et la flèche vient fendre l'air avant de s'enfoncer dans l'eau.

Il saute pour aller la récupérer et montre fièrement sa proie.

— Presque trop facile, inronise-t-il.

Je laisse échapper un ricanement, et il tourne la tête vers moi, un sourcil levé.

— Tu veux essayer, peut-être ?

Je suis prête à refuser mais son sourire narquois me pousse à accepter. J'attrape l'arc de ses mains et il me tend une flèche, qui reposait dans son carquois.

Je la mets dans l'encoche, ne demandant aucunes instructions, comme si c'était quelque chose d'inée chez moi.

La corde se tend, quand je tire avec mes doigts, jusqu'à ce que mon pouce et mon index arrive près de ma joue. Je ferme un œil, et regarde l'eau de l'autre, à l'affut du moindre mouvement.

Une brise légère vient redresser mes cheveux sur mes épaules, mais je ne me laisse pas déconcentrer.

Je lâche la flèche, qui vient se planter dans le corps d'un poisson, dont les écailles argentées m'éblouissent.

Fière de moi, je tourne la tête vers le plus grand, et remarque au passage que Lo'ak a ouvert les yeux pour observer la scène.

— Je pensais que tu ne te rappelais de rien, dit Neteyam, assez impressionné, malgré son sourire moqueur.

— Il y a des choses qui ne s'oublient pas, dis-je en haussant les épaules.

Je descends dans la rivière pour récupérer ma proie, alors que l'eau fraîche monte jusqu'à mes genoux. Je la montre aux Sully avec un sourire hautain, amusée par la situation.

— Tu as de la concurrence, Neteyam, dit une voix que je ne connais pas encore.

Je tourne la tête vers l'endroit d'où provient la voix et remarque deux filles. Une grande, qui observe le garçon avec un regard amusé, et une petite, qui saute sur Lo'ak.

— Tuk ! se plaint celui-ci.

Elle le serre dans ses petits bras avant de se redresser et de me regarder de ses yeux d'enfants.

— Salut, dit la fille, moi c'est Kiri. La sœur des deux crétins, ici, ajoute-t-elle en pointant les deux garçons de ses cinq doigts.

J'ai remarqué que Lo'ak aussi avait cinq doigts sur chaque main. Et son père également.

Neteyam donne un coup amical dans l'épaule de sa sœur.

— Elle t'a bien battue, se moque Kiri à l'adresse de son frère.

— De la chance.

— Tu veux réessayer ? je demande.

Kiri rigole, affichant un grand et beau sourire sur son visage. Je laisse mon rire se mélanger au sien.

— Je l'aime déjà, dit-elle.

Je sens mes joues brûlées, ce qui les fait rire encore plus. Gênée, je rends ses affaires à Neteyam, pour ne pas rester figée.

La petite dernière de la fraterie s'approche de nous et continue de m'observer.

— Pourquoi tu as les cheveux blancs ? demande-t-elle.

— Tuk !

— Quoi ? dit-elle innocemment.

— Ça ne se fait pas, murmure Kiri.

— Oh... pardon. Je ne voulais pas te blesser.

Je lui offre un sourire.

— Ce n'est rien. Pour tout te dire je me pose la même question que toi.

Kiri tourne la tête vers moi et me regarde avec un sourire compatissant.

— Tu vas finir par retrouver ta mémoire, dit soudain Lo'ak, qui était encore en retrait.

Nous tournons la tête vers lui.

— Je t'aiderais.

Je reste un moment en silence. Il ne me regarde pas. Il ne nous regarde pas. Il a les yeux encore fermés, comme s'il s'en contre-foutait de nous.

— Nous t'aiderons, rectifie Kiri en me regardant avec son grand sourire.

Je les remercie.

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Hey hey

Je devrais étudier pour mon évaluation, mais je préfère quand même écrire

Enfin soit, j'espère que ce quatrième chapitre vous a plu.

Au plaisir de vous revoir

~Pe_001E23~

Je te voisWhere stories live. Discover now