18| Lo'ak

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Son poing s'enfonce dans mon ventre, avec tellement de force que mon visage se fend en une grimace de douleur. Dysis a déjà fait quelques pas en arrière, avant que je n'ai le temps de réattaquer. 

— Aller Lo'ak ! 

J'ai abandonné l'arc, maintenant elle veut m'apprendre à me battre, mais elle est bien plus forte qu'elle ne le laisse paraitre. Elle a déjà réussi à me mettre une dizaine de fois à terre alors que je ne suis parvenue à le faire qu'une fois. Et encore, c'était de la chance, j'ai trébuché contre une racine d'arbre et je l'ai entrainé dans ma chute. 

Son poing arrive près de mon visage et je l'esquive, mais je n'ai pas le temps d'esquiver le second, qui m'arrive dans les côtes, suivi d'un autre dans la mâchoire. Je me recule, les mains levées en avant, l'incitant, ou plutôt la suppliant, d'arrêter. 

— Stop, dis-je à bout de souffle. 

Je me laisse tomber dans l'herbe posant mes bras sur mes genoux, laissant tomber ma tête en avant. Mon cœur bat tellement fort, comme si je venais de courir un marathon. Dysis, quant à elle, se redresse, elle semble bien, ses joues virent à peine au rouge. 

Elle vient s'asseoir à côté de moi. Nos jambes s'effleurent à peine, pourtant ce simple contact, aussi faible soit-il, la fait reculer de quelques centimètres, laissant de la distance entre nous deux. 

Elle laisse échapper un soupire. 

— A quoi penses tu, me sort elle d'un coup. 

Je me retourne vers elle, intrigué. 

— A quoi penses tu, répète-t-elle plus bas, comme si, en quelque sorte, elle voulait rendre le moment un peu plus intime.

Son visage est assez près du mien. J'observe ses yeux, l'un après l'autre, toujours aussi émerveillé par leur beauté. Quand je la vois d'aussi près, je peux distinguer à quel point son visage est beau. Ses traits sont doux, sculpté avec patience et délicatesse. Sur ses joues se dessinent quelques petites rayures de couleur plus foncé que le reste de sa peau, comme chez les autres Na'vis. 

Elle penche légèrement la tête, et un demi-sourire se dessine sur son visage, et, mon dieu, comment j'aurais pu trouver ça complètement arrogant et énervant chez une autre personne, alors que chez elle... chez elle j'aime ça. 

— Pourquoi ? je l'interroge à mon tour. 

— Parce que, tu réfléchis trop, c'est pour ça que tu ne sais pas esquiver les coups. 

Je hausse les sourcils.

— Vraiment ? je ricane.

— Je ne dis pas ça pour rire, répond elle avec un sourire. Si tu te vidais l'esprit ça irait mieux.

Mais je n'ai pas envie de me vider l'esprit. 

Je n'ai pas envie de me vider l'esprit.

Je n'ai pas envie qu'elle s'en aille de mon esprit. 

Je fais mine que je suis mal mis et me redresse sur mon genou, m'obligeant à m'approcher d'elle. Son visage recule légèrement alors que le mien continue d'avancer. Je souris à mon tour, la voyant déstabilisée. 

Son souffle vient chatouiller le creux de mes lèvres entrouvertes. J'observe avec amusement ses paupières que se ferment à une vitesse hallucinante. 

Puis je pose mes mains sur ses épaules et la pousse en arrière, avant de m'étaler sur son corps, pour l'empêcher de bouger. Elle en a le souffle coupé, un instant. Je garde ses bras bloqués sous les miens et plonge mes yeux dans les siens. 

Je te voisWhere stories live. Discover now