31| Lo'ak

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Tout le monde est assis autour de l'arbre des âmes. Un silence plane au dessus de nous. Un silence lourd.

Il s'est passé toute une journée depuis la guerre qui a éclaté. Une journée qui a été, pour moi, des heures interminables et douloureuses dans le labo.

Ils ont réussis à ôter la balle de ma jambe mais maintenant je ne peux plus bouger pendant un bon moment. Sauf aujourd'hui, exceptionnellement.

Le soleil s'est couché.

Assis par terre, j'observe les Na'vis qui apporte les corps près de l'arbre des âmes. Tous les morts qu'il y a eu durant la nuit passée. J'entends quelques pleures, dans l'assemblée. Ma famille en fait partie.

Mon père, vêtu de son costume de chef, porte Mo'at dans ses bras, accompagné de ma mère, et la pose avec délicatesse sur le sol, au centre de tous les autres.

Je sens une main se glisser dans la mienne et je tourne la tête vers Dysis, qui me sourit avec compassion.

— Comment tu vas ? me demande-t-elle tout bas pour ne pas déranger les autres pendant la cérémonie d'adieu.

Je hausse les épaules tout en resserant mes doigts autour des siens.

— Je vais bien.

— Tu es sûr ?

— Je suis triste. Mais c'est normal.

Elle hoche la tête avant de se rapprocher un peu plus de moi. Son visage a reprit ses teintes naturelles. Elle n'a plus de sang ni de terre, mais il lui reste quelques petites égratignures par-ci par-là.

— Et toi ? Comment tu vas ?

Son regard se perd dans le vide.

— Je ne sais pas. Je me sens coupable.

— Coupable ? Pourquoi ? dis-je avec incompréhension.

Elle hausse les épaules, toujours en évitant mon regard.

— J'ai l'impression que c'est de ma faute.

— Comment ça ?

— J'aurais pu sauver ta mamie hier. Je la voyais quand j'étais sur mon banshee. Mais j'ai préféré sauver les autres. Je suis désolée.

— Penses-tu vraiment que tu dois t'en vouloir ?

Elle ne dit rien.

— Dysis. Sans toi il y aurait beaucoup plus de personne présente près de ma mamie. Sans toi ma famille serait morte.

Je pose un doigt sur sa joue et l'oblige à me regarder. Ses yeux brillent légèrement.

— Tu ne dois pas te sentir coupable de la mort de ces gens. Tu n'y est pour rien si ceux qui viennent du ciel on voulu nous anéantir.

Elle hoche la tête avant de venir poser sa tête sur mon épaule.

— Alors, comme ça tu as réussi à te lier à un banshee, dis-je pour changer de sujet.

— Oui.

— Et toi qui me disait que tu n'y arriverais jamais. Je suis déçu de ne pas avoir été présent quand c'est arrivé.

— Tu n'as pas manqué grand chose. Il a juste tenté de me tuer. Mais c'est normal pour un banshee.

Je ricane.

Puis un silence s'installe et nous observons le rituel que mon père pratique. Nous fermons les yeux, comme les gens autour de nous. Nous répétons les paroles de mon père.

Cela dure au total une bonne trentaine de minutes, après ça, ceux qui souhaitent s'en aller le peuvent et ceux qui aimeraient dire au revoir une dernière fois à leur proches décédés restent.

Je te voisWhere stories live. Discover now