13| Dysis

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Lo'ak et moi, debout devant une table, les mains posées contre celle-ci, observons l'écran qui s'affiche devant nous.

Je ne comprends pas toutes ses machines qu'utilisent les scientifiques. Ils ont des dizaines de touches, sur lesquelles ils appuient à une vitesse hallucinante.

— Qu'est-ce qu'on cherche ? je chuchote à Lo'ak, ne comprenant pas grand chose.

— Ils cherchent s'il n'y a pas un signe de vie dans les alentours où tu t'es évanouie. S'il n'y a pas ton clan dans les environs...

Nous nous échangeons un regard, partagés entre l'appréhension et l'excitation. Si nous retrouvons mon clan... alors je pourrais peut-être enfin retrouver mes souvenirs et rentrer chez moi.

Je me penche un peu plus vers l'écran. Dans l'espace noir, où je perçois mon reflet un peu fatigué, je vois des dizaines et des dizaines de lignes blanches, et je me retiens de poser des questions, ne voulant pas déranger Max, qui semble fort concentré. De temps en temps, il y a des point blancs, plus petits que les étoiles dans le ciel.

On m'a dit que ça montrait là où il y avait de la vie. Et j'ai eu droit à voir des dizaines de créatures différentes. Mais jamais aucun Na'vi.

Mes yeux restent rivés sur l'écran, et quand celui-ci devient complètement noire, là où il n'y a ni signe de vie, ni terre, juste de vide, je vois mon reflet. Je me vois tout près de Lo'ak. Celui-ci ne semble pas remarquer que je l'observe à travers la paroi noire.

Ses cheveux sont toujours redressé, toujours aussi bien coiffé que ce matin. Tandis que les miens ne sont plus qu'un grand nœud.

Même là, je perçois le jaune éclatant de ses yeux, qui m'ont, depuis dix jours, autant fasciné que n'importe quels autres regard des Omaticaya.

Pendant des minutes entières, nous sommes tous les trois concentrés sur l'écran.

Puis Lo'ak se penche vers moi, me jetant un regard. Je relève les yeux vers lui et sourit, rien qu'en observant ses lèvres redressées sur le côté. Son visage est si près de mien, ils ne se séparent que de quelques centimètres. Mais aucun de nous ne s'écarte, comme pour laisser le moment intime.

— Que vas-tu faire si nous le retrouvons ?

— Mon clan ?

Il hoche la tête.

Même si le sujet semble sérieux, je ne peux m'empêcher de sourire.

— Je suppose que...

Je réfléchis. Qu'est-ce que je ferais ? Est-ce que je serais contente ? Oui probablement. Mais imaginons que ce ne soit même pas mon clan. Ou qu'on ne le trouve tout simplement pas. Et si dans le cas où c'est bien mon clan ? J'irais le retrouvé ? Et si même eux ne me reconnaissent pas. Et que je n'ai aucun souvenir, donc aucune preuve pour leur dire que je suis bien des leurs.

— Hé ? dit Lo'ak une première fois.

Je ne réagis pas. Alors du bout de son auriculaire, il vient caresser, au du moins effleurer, ma main. Ce léger contact me fait sortir de mes pensées et je baisse les yeux vers nos mains, là où ma peau commence à brûler.

— Hé, répète-t-il.

— Quoi ?

Il écarte sa main de la mienne et je relève les yeux vers les siens, le regardant par dessous mes cils.

— Ça va ?

— Je réfléchissais.

— Tu as peur de retrouver ton clan ? devine-t-il.

Je te voisWhere stories live. Discover now