14| Lo'ak

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Si on me demandait à quoi je pense, je répondrais que je pense à cette putain de Na'vi.

Si là, on me demandait comment je me sentais, je dirais d'abord que je suis en colère.

Je marche d'un pas furieux entre les arbres, écartant les branches devant mon visage avec une telle rage que je les entends craquer à certains endroits.

Non mais vraiment ?

Je veux juste l'aider et elle m'envoie balader. Et bien, pas de soucis, si elle s'attend à ce que je vienne la rechercher demain pour l'aider, elle peut toujours rêver.

Si on me demandait comment je me sentais, autrement que colérique, je dirais que je suis fatigué.

Cette journée a été épuisante. La chaleur n'a déjà pas aidé.

Maintenant qu'il fait nuit, et que le fraîcheur du soir vient se déposer petit à petit sur les terres, je me sens encore un peu plus fatigué de ce changement de température.

Et Dysis. Dysis me fatigue.

Et pourtant je ne demande rien d'autre qu'être avec elle. Son sourire en coin et son regard perçant rende n'importe quelle situation agréable. Sauf ce soir.

Sauf ce soir.

Dysis est fatiguante et pourtant ça fait son charme.

Dysis ne fait que m'emmerder, je l'avoue, et pourtant ça ne me dérange pas plus que ça.

Dysis est... mon plus gros problème pour le moment.

Si on me demandait comment je me sentais vraiment ce soir, je dirais que je suis triste.

Pas triste au point de pleurer. Mais triste au point d'avoir le cœur aussi serré que ça m'empêche de respirer. Au point d'avoir le ventre noué, si bien que je devrais m'arrêter pour m'allonger. Au point d'avoir envie de vomir.

Triste d'avoir le cœur serré en pensant à elle.

D'avoir perdu une amitié. Une amitié qui n'a durée que dix jours, finalement. A croire que ce n'était qu'un moment éphémère de ma vie. Un passage qui n'aurait aucun impact sur mon avenir.

Ou peut-être que si.

Mon cœur se serre un peu plus.

Ma mère m'aurait dit que Dysis et moi n'étions juste pas fait pour être amis. Que nous n'avons aucun point un commun. Aucun rapprochement.

Dire que ce matin, tout allait encore bien entre nous.

Si je me demandais à moi-même comment je me sens, je ne serais pas répondre.

Je suis perdu. Je ne sais pas pourquoi mon cœur me crie d'aller la retrouver et m'excuser. Me demande d'aller l'aider, parce qu'elle est blessée et qu'elle est juste autant épuisée de la situation que moi. Une part de moi comprends ce qu'elle ressent. Elle vient d'apprendre que tout son camp avait disparu sous les cendres. Sa réaction est normale. J'aurais été pire.

Et pourtant mon cerveau me demande d'avancer et d'attendre que ce soit elle qui s'excuse. Et dans le cas contraire, de ne plus aller lui parler.

Je ne sais même pas pourquoi j'écoute mon cerveau et pas mon cœur. Mais il semble ensevelit par la colère, la fatigue, la tristesse et l'incompréhension. Ces quatre sentiments que je ressens pour le moment.

Je ne sais pas pourquoi je me sens si triste. Alors que je ne la connais même pas.

Si on me demandait à quoi je pense, là maintenant... la question ne se pose même plus.

En dix jours elle est devenue le plus grand sujet de mes pensées. Cette fille est devenue l'ange dans l'enfer qui m'entoure.

Au fond, j'ai l'impression d'être un peu comme elle. Perdu.

Peut-être est-ce pour ça que je me sens si proche d'elle.

______

Hey hey

Un tout tout petit chapitre ce soir.

J'espère qu'il vous a quand même plu

J'aimais bien cette façon d'écrire, genre de répéter plusieurs fois la même chose, comme ses sentiments et tout.

Bon je vous laisse à bientôt

~Pe_001E23~

Je te voisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant