8| Dysis

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(NDA : je vous conseille d'écouter Midnight City - M83 durant la lecture)

   
   
Je me suis arrêtée, quand une grande créature s'est avancée vers nous. Un grand oiseau, majestueux, avec de longues ails.

Sa peau verte, aux éclats bleus, se mélangent aux couleurs de la forêt. Il se fond bien dans la masse.

Lo'ak s'approche alors que j'ai un mouvement de recul.

La grande bête me regarde, du haut de ses quatre, ou cinq, mètres.

Je vois les yeux de Lo'ak se poser sur moi et j'imagine déjà son sourire moqueur se dessiner sur son visage.

Mais pourtant, quand je jette un rapide coup d'œil vers lui, il semble sérieux.

— C'est un ikran, ou banshee si tu préfères, me dit-il. Celui-ci est le mien.

Il caresse le visage de la créature avec un demi-sourire.

— Salut, mon grand, murmure-t-il en m'ignorant une seconde.

J'avale difficilement ma salive, observant les grands yeux de l'ikran. Deux iris noires. D'une beauté sans pareil.

— Ça ne te dit rien ?

Je regarde Lo'ak.

— Quand tu vois ça, ça ne te dis rien ? Ça ne fait pas revenir des souvenirs ?

Je retourne à nouveau la tête vers l'ikran avant de fermer les yeux, cherchant partout, à la recherche d'un souvenir. Quelque chose.

Le vide.

Aussi noir que ses yeux.

Vide.

Avec un soupire déçu, je secoue la tête de droite à gauche.

C'est quand je sens la main de Lo'ak se déposer sur mon épaule que j'ouvre à nouveau les yeux.

— Ce n'est pas grave, dit-il tout près de moi, un sourire compatissant aux bouts des lèvres. Il est peut-être trop tôt pour que tu t'en souvienne.

Je hoche la tête.

— Viens, allons-y.

Sa main quitte mon épaule et il saute sur le dos de son ikran, d'un geste agile et habitué, après avoir lié le bout de sa tresse à celle de la créature.

Je contourne ses longues ails, le regard admiratif, et vois la main que m'offre le garçon. J'y joins la mienne et il me tire, à mon tour, sur le dos de l'ikran, devant Lo'ak.

Ses bras passent de part et d'autre de mes hanches, pour garder le contact avec le banshee. Ce contact suffit pour que mon cœur rate un battement.

Je reste figée, droite comme un piquet, n'osant approcher mon dos trop près de sa peau.

Quand l'ikran se met à voler, ses ails provoquent un courant d'air, qui agitent mes cheveux dans tous les sens.

Mon visage se plisse, et je lutte pour garder les yeux ouverts. Mes mains sont serrées contre celles de Lo'ak, m'accrochant à l'ikran pour ne pas tomber.

— Détends toi, souffle le garçon dans mon dos.

Je m'écarte légèrement, tournant la tête pour le fusiller du regard, du coin de l'œil.

— Facile à dire, je marmonne.

— Laisse toi faire, tu ne risques rien.

Je lève les yeux au ciel, et regarde le ciel, sur le côté. Ce paysage magnifique me détend quelque peu.

Je te voisحيث تعيش القصص. اكتشف الآن