30| Lo'ak

107 15 11
                                    

[NDA : Écoutez du Lana Del Rey 💖 pour lire ce chapitre]
       
             
              

Ils sont partis. Pour de bon. Je suis encore couché par terre, ignorant qui m'a fait sortir de cet enfer. Je n'ai vu qu'un ikran aux couleurs orangés, tenant dans sa gueule, l'Avatar qui était prêt à me tirer dessus. 

Au loin le soleil commence à se lever derrière les arbres. Ce fut la nuit la plus mouvementée de ma vie. Et apparemment, vu les paroles de Quartich, ça ne sera pas la dernière. Épuisé, je pose ma tête contre le sol et recouvre mes yeux avec mes mains. La douleur de ma jambe s'est légèrement atténuée mais je sais que la balle est toujours présente dedans et que peu importe ce que je fais, si je ne la retire pas, ça va mal se finir.

— Lo'ak. Lo'ak lève toi, me dit Neteyam en arrivant en courant vers moi.

— Doucement, dis-je alors qu'il tente de me relever. Je me suis fait tirer dessus.

— Mince, il faut qu'on te soigne ça et vite. Ne bouge pas, je vais appelé Norm et Max.

— Dis leur aussi que mon Ikran est blessé. Il est caché près des arbres là-bas, dis-je en pointant du doigt la direction où je l'ai laissé. 

Il repart aussitôt. Mes pensées sont complétement ailleurs. Je ne sais pas quoi faire, ni quoi penser. Je ne ressens rien, ni soulagement ni joie. Je suis juste fatigué. Je n'ai même pas envie de voir à quoi ressemble le clan, ni voir les personnes qui sont mortes. 

Je n'ai pas envie d'annoncer à mes parents que Tuk n'est plus là. Et intérieurement je prie pour qu'elle soit avec eux, par un merveilleux hasard. 

Quelques minutes plus tard, des voix se rapprochent de moi, je reconnais celle de Neteyam, qui indique le chemin jusqu'à mon banshee, puis celle de ma mère qui crie mon prénom. Je pense même que ce sont ses pas que j'entends marteler le sol. Norm et Max les accompagnent.

— Eywa merci, tu es en vie, me dit ma mère en se penchant vers moi. J'ai eu tellement peur de vous perdre. 

Elle embrasse mon visage. 

— Tu es en vie. 

— Neytiri faites attention, votre fils est blessé.

— Ils vont te soigner, ne t'en fais pas. 

— Je ne m'en fais pas maman. Les autres vont bien ?

— Oui, tout le monde va bien. Ton père est partie chercher tes sœurs et Spider. 

Sait-il au moins que Tuk n'est pas avec eux ? Ma gorge se noue. Je ne peux pas imaginer le visage de ma mère, ni celui de mon père, quand ils découvriront qu'elle n'est pas ici. Peut-être qu'ils l'ont emmenée avec eux, ceux qui viennent du ciel. En guise d'otage. 

— Tout va bien mon grand, tout s'est arrangé. 

Les deux scientifiques prennent la place de ma mère. 

— Nous allons te refaire un bandage avant d'aller t'emmener dans le labo, enfin ce qu'il en reste, explique Max. Et là on soignera le reste. Et pour te rassurer, ton ikran est en sécurité. Il sera guéri dans peu de temps.

Je hoche la tête, n'ayant rien à dire à ça. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent. Je ne les observe même pas retirer le bref bandage de Kiri, et le remplacer par un vrai, beaucoup plus solide et beaucoup plus utile. Je pense à ma sœur et à Dysis. Je ne les ai pas vu de la soirée. Peut-être sont-elles...

Non je préfère ne pas y penser.

Rien que de pouvoir l'imaginer, je sens mes yeux picoter. 

— Neytiri ! Neytiri !

Je te voisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant