15| Dysis

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Mes yeux s'ouvrent lentement, sur une lumière aveuglante. J'ai une douleur à l'arrière du crâne. Mes souvenirs sont flous, je ne sais plus vraiment pourquoi je suis ici, comment je suis arrivé ici. Je ne sais même pas où je suis...

Une ombre se dresse devant moi, et derrière mon regard flou, j'arrive à percevoir l'éclat bleu de la peau du Na'vi. Ses cheveux tressés encerclent sont visage, mais le reste n'est pas assez distinct. 

— Lo'ak ? dis-je si faiblement que je ne suis même pas sûre de ne l'avoir que pensé.

Il me suffit de prononcer son prénom pour que les souvenirs me tombent dessus d'un coup. 

Hier soir, j'ai tout foiré entre lui et moi. 

— Dysis ? 

Je me renfrogne, ne reconnaissant pas la voix du garçon mais de sa sœur. Je passe ma main devant mes yeux, me replongeant dans l'obscurité total, dans le seul et unique espoir de pouvoir me rendormir.  

— Tu es réveillée ? 

— Non, je marmonne entre mes dents. 

— Comment tu te sens ?

Elle pose ses doigts délicats sur ma main, pour l'écarter de mon visage, et pouvoir me regarder droit dans les yeux. Je vois, à présent, nettement. Kiri se tient devant moi, un sourire rassurant ou rassuré aux lèvres. Je regarde autour de moi.

J'ai l'impression que je ne ferais que des allés retours dans ce laboratoire. 

— Physiquement ou mentalement ? 

— Les deux. 

— Hum... physiquement, j'ai assez mal au crâne et à la jambe. 

— Tu t'attendais à quoi ? Ce n'était pas ta meilleure des idées, d'aller te promener alors que tu es blessée. 

Me promener, ça doit être ça. 

Je relève mes yeux vers ma jambe. Celle-ci me fait énormément mal. Ils ont redoublé les bandages et serré en peu plus. Je sens que si je pose mon pied sur le sol, je finirais à terre sans même avoir eu le temps de quitter complètement mon lit. Dans un soupire, je laisse retomber ma tête sur l'oreiller. 

— Et mentalement ?

— Mentalement, je me sens plutôt bien. 

C'est faux.

Bien sûr que c'est faux. 

Actuellement, je suis perdue, triste, en colère sur moi-même,...

Je suis perdue parce que, même après une nuit de sommeil, je ne comprends toujours pas pourquoi j'ai réagis comme ça, et plus j'y réfléchis, moins je comprends. Il voulait juste m'aider au final. 

Je me sens triste parce que je viens de le perdre. Oui je me répète... mais il comptait vraiment pour moi. Même si ça ne fait que onze jours, à présent. 

Et bien sûr que je suis en colère sur moi-même. J'ai été une parfaite... 

Une parfaite salope.

— C'est Tuk qui t'as trouvé, m'explique Kiri.

— Tuk..., je répète son prénom si faiblement qu'on ne dirait qu'un souffle. 

— Elle ne pouvait pas t'emmener ici toute seule, tu sais... elle est un peu trop jeune pour ça. C'était déjà très courageux de sa part d'être venu jusqu'à nous pour nous informer. Elle nous a dit que tu étais aussi blanche que tes cheveux. Alors, avec mon frère, nous t'avons emmené jusqu'ici, pour que Max puisse voir si tu allais bien. 

Je te voisWhere stories live. Discover now