17| Dysis

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Il n'est pas venu le lendemain.

Ni le surlendemain.

Aucun jour de la semaine.

Ni la semaine d'après.

Jamais en fait.

Et même si j'avais formellement demandé à Kiri de ne rien lui dire, au fond j'espérais qu'elle lui glisse un mot.

J'ai eu droit à la visite de Kiri de temps en temps. Et également de Tuk. Neteyam est venu une ou deux fois, mais pas plus. Je pense qu'il venait surtout pour dire qu'il était là.

Je suis restée un mois dans le laboratoire.

Un mois !

C'était les jours les plus longs et ennuyant de toute ma vie. Enfin des jours dont je me rappelle du moins. Mais ce n'était pas un moment agréable.

Même manger était un supplice. J'avais l'impression d'être observer par des dizaines d'yeux. C'était malaisant.

Jusqu'à ce que, ce matin même, après les exercices que Max me faisait faire tous les matins pour essayer de remettre ma jambe en état, il m'a dit que j'étais guérie.

C'était la plus belle chose de pouvoir enfin retrouver la lumière

Personne n'est au courant que je suis sortie. Ça fait une heure maintenant. J'aimerais aller voir Kiri mais je ne sais pas où elle est. Et je ne prendrais pas le risque d'aller chez eux. Je ne me sens pas mentalement prête à aller le voir. Parce que ça voudrait dire que je devrais m'excuser. Et j'ai souvent dû mal à trouver les mots juste pour ne pas m'enfoncer un peu plus..

Assise là où Kiri m'avait emmené, il y a une trentaine de jours, là où j'ai sauté dans le vide, je respire l'air à plein poumon, heureuse de re-découvrir la douceur de dehors. Au labo, il commençait à faire étouffant.

Mes mains courent dans l'herbe légères et douce sous le pulpe de mes doigts. Je ferme les yeux, pour profiter un peu plus du moment, ressentir les sensations encore plus fort.

J'ai l'impression que quelque chose renaît à l'intérieur de moi.

L'atmosphère est calme, agréable. Le seul bruit, qui casse le silence autour de moi, sont les feuilles d'arbres qui se frottent l'une contre l'autre, poussées par la même brise légère qui vient s'entremêler dans mes cheveux, chatouillant mes épaules sur son passage lent et rythmé.

Le soleil est caché derrière les arbres, mais je sens sa chaleur sur chaque parcelles de mon corps.

— Tu comptais prévenir quelqu'un que tu étais enfin sorti ?

Je me fige et ouvre les yeux. Devant moi se dresse le vide, mais derrière moi se tient une personne.

Lentement je me redresse avant de lui faire face. De toute façon je ne peux pas faire autrement. A part sauter, mais je n'ai plus envie de retenter l'expérience.

J'avale difficilement ma salive quand mon regard croise celui de Lo'ak.

Un mois que je ne l'ai pas vu. Et c'est plusieurs jours n'ont pas effacé l'effet que je ressens en croisant ses iris. Je me frotte les mains, soudainement moites, sur mes cuisses.

Nous ne parlons pas, tous les deux plongés dans un silence malaisant. La culpabilité me ronge un peu plus chaque seconde, me noue l'estomac un peu plus fort alors que son regard s'intensifie sur moi. J'ai l'impression d'être coincée. D'être une proie bloquée dans les pièges de son prédateur.

J'ouvre la bouche, sans doute pour m'excuser, mais rien ne sort. Aucun son. Juste une brève expiration.

Je baisse légèrement les yeux, fermant, précipitamment, mes paupières, comme pour refouler des larmes qui, là, sont inexistantes.

Et puis, sans que je ne comprenne vraiment ce qu'il sait passé entre-temps, je me retrouve à le serrer dans mes bras.

Il me dépasse d'une bonne tête, mon menton est posée sur son épaule, et je suis sur la pointe des pieds. Mes bras encerclent son cou.

Pendant un moment je me demande s'il va faire de même. Ou si ses bras vont rester le long de son corps. Et que je vais me sentir encore plus mal.

Mais finalement, je sens ses mains effleurer délicatement mon dos, avant de m'enlacer contre lui. Il plonge sa tête dans les creux de mon épaule et je ferme les yeux, refermant ma main dans ses cheveux.

Sa peau est chaude contre la mienne, comme un rayon de soleil qui vient  percer le ciel dans un ciel gris et froid. Ses doigts sont doux contre mon dos, j'ai l'impression qu'il forme des cercles avec le bout de son index.

— Je m'excuse, je chuchote près de son oreille, si bas qu'on pourrait croire que ce n'est qu'un souffle.

— Je m'excuse également, dit-il tout bas, en resserant ses bras autour de moi.

Je souris contre son cou, tandis qu'un poids se retire soudainement de mes épaules.

________

Hey hey

Me voilà de retour

J'espère que vous ne m'avez pas oublié entre temps.

J'avais déjà écrit le chapitre y a quelques semaines, et je le trouvais incroyable et tout, puis j'ai remarqué que je ne l'avais pas enregistré 😭
Du coup j'avais la flemme de le recommencer excusez-moi. Surtout que c'est moin cool que la première fois mais je ne me rappelais pas de ce que j'avais mis... :/

Bon, je vous jure que la c'est fini la petite dispute interminable et chiante (j'ai l'impression de ramer dans l'histoire ça me déprime)

En tout cas vous m'avez manqué

~Pe_001E23~

Je te voisWhere stories live. Discover now