Chapitre 11

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Et comme je m'y attendais, Caleb a disparu.
Je me relève, mais quelque chose me frappe, il ne fait pas froid. La neige n'est pas comme dans les Alpes, elle n'est pas froide. Je remercie celui qui est tout là-haut, car  je suis frileuse. Je marche depuis de longues heures.

— Tu n'as même pas bougé le pied.

Je lève la tête au ciel d'exaspération.

Et on dit en même temps.
— Quatre fois.
On pouffe de rire.

— Je dois aller par où cette fois?
— Si je le savais, je te l'aurais dit.
— Tu sais oh moins dans quel village nous sommes?
— Oui dans un village entièrement masculin, qui vivent dans des igloos.
— Tiens donc, quelle surprise.
Il rit.

Je me mets en route. C'est déconcertant de voir un paysage enneigé, mais je ne ressens pas le froid. J'ai le souvenir de mes vacances dans les Alpes avec ma petite maman. Oh ma petite maman, elle doit être morte d'inquiétude.

— Tu la retrouveras.

Je hoche la tête, pour une fois, je garde le silence.
Il disparaît,  pour me laisser un peu d'espace.
Je continue de longer ces chemins de neiges de longues heures et je commence à avoir une petite faim. Je n'ai rien avalé depuis mon départ. Je continue mon exploration, j'arrive non loin d'un village où les maisons sont des igloos.
Caleb n'est toujours pas revenu, ça ne lui ressemble pas. Je décide d'aller à leur rencontre, me disant que je ne peux pas tomber sur pire.

Arrivée à l'entrée du village, il n'y a personne dehors. J'y pénètre et une alarme assourdissante retentit. Dans quoi je me suis encore mise. Ils sortent armés, habillés d'une épaisse fourrure. Où ai-je encore atterri. Il fait quarante degrés et il porte une énorme couche de fourrure.

L'un d'eux dit  :
— Ennemie !

— Non, non ! En levant mes bras en l'air. Je suis une voyageuse!
— Ennemie voyageuse!
— On peut partager la fourchette en deux?
— Que dis-tu?
— Caleb, ça serait bien que tu apparaisses!
— A qui parle cette ennemie?
— A un lâcheur peroxydé!
— Que venez-vous faire sur nos contrées?
— Je voyage à travers des royaumes pour apprendre de vos cultures.
— D'où venez-vous?
— De Zinzin!

Il se tourne vers un autre esquimau.
— Je n'ai jamais entendu parler  de ce royaume.
— Il y en a d'autres dont nous ignorons le nom.

Il s'adresse à moi.
— Que voulez-vous?
— Que vous offriez une « hospitalisé ».
— Nous devons nous réunir et voter.
— Faites.

Ils rejoignent un igloo. Caleb n'est toujours pas là.  L'absence de ses fous rires commence à se faire ressentir.  Je regarde le contour du village. Il y a des animaux que je n'aurais pas pu dessiner à mes cinq ans. Il est moitié chien moitié poisson. Qu'est-ce-que c'est cette chose?

Ils finissent par revenir.
— Nous acceptons de vous offrir le gîte, mais vous devez effectuer une offrande.
— Une offrande, genre un panier de fruits?

Ils se mettent tous à rire. Pourtant, pour une fois j'étais sincère.

— Caleb, ta présence est  une nécessitée.
— Mais à qui parlez-vous?
— A mon guide spirituel Calebus.
— Après votre sacrifice, pourriez-vous nous parler de vos contrées?
— Je m'en fais une joie.

Il se détend.

— Suivez-moi, nous allons pratiquer le rituel.

Je les suis devant un igloo qui semble plus grand.

— Admar amène l'offrande.

Ce Admar s'en va et revient quelques minutes plus tard avec l'animal chienpoisson que je dois sacrifier. Je me mets à genoux, je prie le Saint-Caleb pour qu'il me sauve de cette situation délicate.

— Que faites-vous?
— Je pratique une prière avant le sacrifice.
— Bien.

Quand Caleb va nous faire acte de sa présence, je vais lui enlever son envie de jaune. Il a de la chance d'être un hologramme, il me tend le couteau. Oh seigneur, je vais m'évanouir.

— Tu n'en as pas assez de prier ?
— Caleb avec une voix de désespoir...puis de colère. Où étais-tu passé bon sang?
— J'avais quelques soucis diplomatiques à régler.
— Et mes soucis iglootiques ?

Il ne se marre pas, il est sérieux. Quelque chose de grave a dû se passer.

Adela et le royaume perdu ( tome 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant