Chapitre 37

382 105 1
                                    

Maman est partie travailler. Je me saisis de la lettre de Caleb. Il y a un objet dans l'enveloppe.
Je déplie la feuille.

-« Ma reine Adela, Juliette
Quand tu auras cette lettre entre tes mains, il se sera écoulé des mois dans mon royaume.
L'écrire a été la chose la plus difficile à faire. Te l'écrire, c'est renoncer à toi. J'ai encore le goût de tes lèvres sur les miennes.
Tout au long de cette quête, j'ai appris à connaitre la femme que tu es devenue.
J'aurais tellement aimé te garder à mes côtés. Tu n'as pas idée à quel point. T'éviter ces derniers jours a été une torture. J'ai cru devenir fou, t'apercevoir et ne pas pouvoir te toucher, t'embrasser.
Si je renonce à toi, ma reine, c'est pour ton bien.
Je te souhaite de vivre une vie heureuse, que tu trouves l'amour, et lui donne des enfants.
J'aurais aimé l'être. Aie une bonne vie, pleins de rires, de joies.
Caleb Alexander. »

Je suis chamboulée, les larmes coulent. Je sors son alliance glissée dans l'enveloppe. Cette fois, c'est la fin de notre histoire.

Des semaines se sont écoulées, depuis mon retour mais je n'arrive pas à passer outre. Je souffre toujours autant de son absence. Je me surprends à le voir à chaque coin de rue.
Je l'imagine derrière son bureau. Pense-t-il encore à moi? Dans son monde, je suis partie depuis presque deux ans. Il ne doit plus autant souffrir. Il s'est peut-être marié .
Mon cœur est scellé au sien, je ne veux personne d'autres dans ma vie. J'ai repris le chemin de la fac. Je me suis réorienté vers l'écologie. J'ai trouvé une voie qui est en accord avec mes idées.

« Six mois sont passés depuis mon retour. Trois ans pour toi Alexander.
Je n'arrive pas à t'oublier. Tu es dans ma tête, dans mon cœur, dans mon corps. Je ne cesse de penser à toi, à ce que tu es en train de faire.
Ma mère me voit sombrer. Elle est triste d'avoir été la raison de ma souffrance. Je suis en mal de toi Alexander. Chaque jour de plus me brise.
Je m'endors en passant en toi, à la vie que nous aurions eue. Tu as peut-être eu ton héritier. Et je m'effondre à cette pensée. Tu partages ton lit avec une autre. Le mien est désespérément vide de toi.
Et je crois que je meurs, je suffoque. Je me sens morte, vide de toi. »
Je referme mon journal .

Pourquoi je ne me sens pas mieux, quand j'y mets ma douleur, mes états d'âme. Je m'endors comme chaque nuit en espérant que tu me reviennes.

Le lendemain, le réveil est, comme chaque matin, une épreuve. Je sors de ma chambre, maman discute avec mon père. Ils s'arrêtent quand ils me voient arriver.

— Adela nous devons discuter.
— Oui bien sûr, je vous écoute.
— Adela, tu ne peux plus continuer comme ça, à te laisser dépérir. Avec papa, nous sommes heureux que tu nous aies choisi. Tu es notre rayon de soleil. Mais te voir aussi éteinte, nous est devenu insupportable.
— Qu'est-ce que vous voulez?
— Tu le sais déjà.
— Dis-le-moi maman. J'ai besoin de te l'entendre dire.
— Va rejoindre Alexander. Soit heureuse, ma fille.

Mes larmes ne s'arrêtent plus.

— Il a dû m'oublier. Dans sa dimension, je suis partie depuis trois ans.
— Essaye, et s'il ne t'a pas attendu, tu feras le deuil de cette relation.
— J'ai peur d'être déçu.
— Alors c'est que tes sentiments ne sont pas aussi forts que tu le dis.
— Si maman, ils le sont.
— Alors fonce.
— Vous allez me manquer, je vous aime tellement.
— Viens me voir, je t'attendrais.

Je regarde papa qui baisse les yeux. Quelque chose ne tourne pas rond.

— Papa, tu seras là toi aussi?
Il ne dit rien.

— Papa?
— Chérie, il est temps pour moi de partir.
— Non papa.
Mes larmes coulent.

— Je n'ai pas le choix ma chérie. Je suis ici depuis trop longtemps.
Je reste prostrée de longues minutes.

— Tu pars quand?
— Dès que tu auras franchi cette porte.
— Je vous aime. J'aimerais tellement te prendre dans mes bras Papa.
— Moi aussi.

Je me retourne une dernière fois, pour les voir ensemble.

Je cours dans ma chambre, je prends quelques affaires, son alliance. Je cours sur les quais dans l'espoir de retrouver la voyante. Elle est là .

— Bonjour Adela.
— Vous n'êtes pas voyante ?
— Non, tu sais qui je suis.
Je hoche la tête.

— J'ai besoin de le retrouver.
— Je savais que tu n'abandonnerais pas.

Adela et le royaume perdu ( tome 1 et 2)Where stories live. Discover now