Chapitre 21

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L'atterrissage est toujours un moment compliqué. Il atterrit sur moi, je crois que je viens de me luxer l'épaule. J'ai une grosse douleur, je me plie en deux.

— Montre-moi!
Je me relève vers lui, il me touche au niveau de l'épaule et je crie de douleur.

— Je confirme ton diagnostic. Je vais devoir la remettre en place.
— Quoi ? Mais tu n'es pas docteur.
— J'ai étudié la médecine. Donc je peux faire ce genre d'acte.
— Mais, tu as eu combien de vie ? D'ailleurs, tu as quel âge?
Il pouffe de rire.

— Une seule vie et j'ai vingt-sept ans. Enchanté.
Il me tend la main.

— Tu as de la chance que je souffre! Je t'aurais étripé.
Il rit.

— Bon, tu es prête?

Je hoche la tête, mais comment être prête à ça. Il pose ses mains délicatement sur mon épaule et au moment de remettre l'épaule en place, il m'embrasse. Je n'ai même pas senti l'épaule craquer, trop perturbée sur sa bouche, sur la mienne. Il retire sa bouche.

— C'était pour te faire oublier la douleur.
Il rit.

— T'aurais pu jouer des claquettes, je ne sais pas.
— C'était un petit bisou, je n'ai pas mis la langue.

Je lui mets une grosse tape. C'est lui le gamin!
Il me fabrique une écharpe, que je dois garder quelques jours.

On se met en marche, il m'apprend que nous sommes dans un royaume conservateur. Ils sont très protocolaires. Nous marchons de longues minutes, je ne me plains plus de la marche, mon corps s'est adapté.

— Tu comptes faire quoi à ton retour sur Terre?
Je réfléchis un moment.

— Je ne sais plus si j'ai envie de continuer mes études d'histoire.
Il est surpris.

— Pourquoi tu t'arrêterais? Je t'ai observé en cours. Tu étais captivée par l'histoire.
— Je ne sais pas, après tout ça, je pense ne pas pouvoir reprendre ma routine.
— Tu comptes faire quoi?
— Voyagez, m'investir dans l'humanitaire.
— Et ta mère ?
— Ma mère me soutiendra, elle n'aime pas tellement ma filière. Et toi?
— Ma vie est toute tracée, je serais nommé roi après mes noces. Je continuerai de régner. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.

Je souris .

— Tes parents sont décédés?
— Oui.
— Il y a longtemps?
— Quand j'ai eu douze ans. Ils sont morts dans un accident.
— Je suis désolée.
— Tu sais ce que j'ai ressenti, tu as aussi perdu ton père.
— Oui, mais j'avais cette chance de le revoir.
— Depuis quand vois-tu des morts?
— Depuis que j'ai été capable de m'en souvenir. Je dirais trois ans.
— Comment tes parents ont pris la chose?
— Ils ne m'ont pas cru, j'ai passé mon enfance et une partie de mon adolescence à changer de psy. Après la mort de mon père, il m'a cru. Mais c'était trop tard. Il ne pouvait plus prendre mon parti.

Après cette conversation à coeur ouvert, on a continué de marcher en silence
Nous finissons dans cette ville, les gens sont habillés style années vingt . J'ai l'impression de voir mon monde, mais avec un siècle de décalage.
La rue est vivante, des marchands ambulants, des amoureux qui se tiennent la main, des gens qui rient. Je me sens bien dans cette atmosphère. Caleb me conduit à leur bureau civil, le miroir s'y trouve.
Nous arrivons devant ce bâtiment, un agent nous ouvre la barrière, on nous fait monter chez « leur empereur ». Nous attendons que l'empereur vienne à nous.

— Bonjour Caleb, je suis ravi de te revoir.
— Bonjour George, pareillement.
— Comment puis-je te rendre service?
— Je suis dans une nouvelle quête avec ma compagne de route.
— Tu veux passer par le miroir?
— Oui.
— Je n'y vois aucune objection. Vous aurez le passage demain. J'ai juste une condition.
— Dis-moi George.
— Vous connaissez notre rigidité sur les règles de bienséance?
— Oui évidemment.
— Bien. Le mariage sera célébré ce soir.
— Quoi? En même temps.

— Vous ne pouvez pas déambuler ensemble dans les rues, cela pourrait donner de mauvaises idées aux couples. Je ne changerai pas d'avis Caleb. Vous me connaissez.

— Est-ce que vous pourriez nous laisser cinq minutes?

Adela et le royaume perdu ( tome 1 et 2)Where stories live. Discover now