Adela et le royaume perdu ( tome 1 et 2)

Chapitre 26

— Je n'ai pas envie d'en parler.
— Je ne bougerais pas de là, tant que je ne saurais pas ce qui t'arrive.
— Alors, tu vas y rester toute la soirée.
— J'ai tout mon temps.
Il souffle.

— Ne m'oblige pas à te faire mal.
— Tu l'as déjà fait.

Il se lève et frappe son poing dans le mur, un gros trou s'est formé.

— Parle-moi s'il te plait!
— Ça changera quoi?
— Tout idiot.

Il lève ses yeux vers moi, il réfléchit de longues secondes.

— Après la mort de mes parents, je n'ai pas été élevé par mon oncle les premiers temps.
Il s'arrête, je me rapproche de lui.

— C'est ma grande sœur qui s'est occupée de moi.
Et là je tombe de haut.

— Tu as une grande soeur?
— J'avais.
— Qu'est-ce qui s'est passé?
— Ton cher Abdallah a demandé sa main, pour unifier nos royaumes. Il l'a vu lors d'une visite diplomatique et l'a prise pour cible. Elle n'était pas favorable à ce mariage. Mais mon oncle pensait que ce serait quelque chose d'utile à notre royaume. Elle a fini par céder.

Je m'approche de lui.

— Comment s'appellait-elle?
Il sourit.

— Aspen. Elle aimait rire, plaisanter.
— Elle devait être quelqu'un de bien.
— Oui, elle était, mais cette pourriture l'a tuée à petit feu.
— Qu'est-ce qu'il a fait?
— Il l'a brutalisé, humilié devant son peuple. Il l'enfermait. Je n'ai rien pu faire, je n'avais que 12 ans. Alors j'ai fait ce que j'ai pu pour oublier. Je suis devenu un ado rebelle, je faisais connerie sur connerie. J'ai fait souffrir des filles juste pour m'amuser. Un jour, mon oncle a reçu une visite d'un messager de l'autre royaume.

Il respire fort.

— Pour nous apprendre le décès de ma sœur. Elle s'était donnée la mort.

Il se lève et casse tout dans la pièce. Je vais vers lui pour le calmer, il me plaque contre le mur.

— Je suis désolée si j'avais su l'homme qu'il était, je ne me serais jamais comportée comme ça.
— Qu'est-ce que ça change?
— Je t'aime idiot!
— Tu ne peux pas aimer quelqu'un comme moi. Je finirai par te décevoir.
— Tu ne m'as aucunement déçue. Et toi?
— Je t'aime depuis que je t'ai vu dans cet amphithéâtre.

Mes larmes se mettent à couler.

— Viens par là!

Il m'embrasse, avec douceur, mon Caleb est de retour. Il m'embrasse le cou, mais je l'arrête avant que les choses ne dérapent.

— On devrait y aller.

Nous rejoignons la salle commune, Gégé et ma mère nous scrutent. Depuis, l'histoire de la douche, elle doit s'imaginer des choses.

Caleb me souffle à l'oreille.

— Le prochain royaume , je te réserve une petite surprise.

Je me tourne vers lui.

— Une bonne j'espère. Si ce sont les surprises de ces derniers jours, je préfère m'en passer.
— Non ,c'est une bonne surprise.

Sa voix dans ma tête me perturbe. Il sourit.

— Attends de voir la suite!

Nous rejoignons les deux caméras de surveillance qui sont en alerte, Caleb se marre. Nous finissons de dîner avec ces guerriers et nous empruntons le tunnel.