Chapitre 20

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L'atterrissage a un goût de rancœur, personne ne se parle. Gégé y met du sien, mais le Titanic n'est pas prêt à briser l'iceberg.
Cette dimension est plus sinistre que ce que je n'ai déjà visité, des squelettes gisent sur le sol.
Tout le monde est dépassé par le paysage. Gégé lui sait où nous sommes, il fixe les alentours avec inquiétude. Il cherche quelque chose.

Caleb lui chuchote quelque chose à l'oreille, Gégé hoche positivement la tête. Caleb se met à regarder dans tous les sens. On avance une dizaine de minutes, quand des chevaliers habillés en noir surgissent sur leurs chevaux. Caleb et Gégé ont le regard grave.  Un des chevaliers me saisit et saisit ma mère ,  nous jette sur le cheval et galope à toute vitesse. Je regarde Caleb, qui est envahi d'une colère.  Ces chevaliers nous déposent dans un village de tente touareg. J'ai l'impression d'être dans le désert du Sahara. Je vais devoir faire la danse du ventre?

L'homme enlève sa cagoule, il est magnifique. Un brun cheveux soyeux, des yeux noirs, de longs cils noirs. J'ai l'impression de regarder Lawrens d'arabie. Je rêvais d'exotisme, je suis servie.
Il me sourit.

— Bonjour Jamila. ( beauté)
— Ah non, moi c'est Adela.
Il rit, un rire viril.

Je me sens toute chose. Ils ont des aphrodisiaques en diffuseur d'ambiance?

— Votre visite est-elle agréable?
— Pour le moment le paysage l'est.
Il rit de plus belle.

Caleb entre furax dans la tente, l'Arabe ne détourne pas son regard de moi.

— Ravi de te revoir Caleb.
Il me fait un baise-main.

— Pas autant que moi Abdellah.
— Que me vaut ta visite?

Caleb me saisit par la main.
— Je récupère ma femme!! Et j'ai besoin de ton miroir.

L'arabe n'a pas l'air surpris, ses yeux sont scotchés aux miens. J'interviens.

— Un mariage blanc.
— Intéressant Jamila.

Caleb me fusille du regard.

— J'en ai marre d'attendre que tu te décides. Je vais profiter de mes missions.

Il sort de la tente sans un regard pour moi. J'ai un pincement au cœur, mais il faut que je le fasse réagir. Je ne suis sa femme que quand il juge bon que je le sois.

Ce Abdellah, des milles et une nuit, me fait asseoir sur un lit de coussin. Il me sert à boire.

— Une fleur a besoin d'eau pour s'épanouir. Ce Caleb ne t'a pas assez arrosé.

N'importe qui s'en aperçoit, il n'y a que lui qui a des œillets sur les yeux.

— Merci Abdellah.
— J'adore vous entendre prononcer mon nom.

Je rougis de plus belle.

Ma mère déboule dans la tente et me trouve avachie sur Abdellah. C'est la goutte de trop.

— Jeune fille, levez-vous! La veille j'apprends que tu es mariée à ce Caleb aux cheveux décolorés et le lendemain tu le trompes dans les bras de ce ...

Elle le fixe et ses yeux se radoucissent avec un sourire niais.

— De ce?
— De ce charmant pur sang!

Abdellah rit et ma mère fond . Décidément, on est pareil sur beaucoup de points, deux reines pour un roi.

Abdellah s'avance vers elle.
— Je vois d'où la fille tient sa beauté.
— Oui, on me prend souvent pour sa sœur.
— Maman, qu'est-ce que tu racontes?
— Chut, laisse parler les grands. Ton caleb est en train de déclencher une guerre.

Et là je me ressaisis, je sors de la tente. Je vois Caleb en train d'insulter les arabes autour de lui. Gégé essaye tant bien que mal de l'éloigner, le chef est dans tous ses états. Je fonce vers Caleb.

— Tu veux déclencher un conflit diplomatique??
— Toi lâche-moi!
Il s'éloigne , Gégé le suit de près.

Je crois que je viens de mettre un terme définitif à notre relation.

Adela et le royaume perdu ( tome 1 et 2)Where stories live. Discover now