MOUVEMENT N°15

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𝐆𝐄𝐑𝐌𝐀𝐈𝐍

Installé dans ma chambre, sur mon bureau, je suis en train de monter notre mini film. Durant la période où je n'ai pas pu danser, mes amis ont su continuer à me faire participer à cette aventure en me demandant de chorégraphier. Jamais je n'ai perdu mon amour pour la danse, même quand on me disait que mes chances de redanser un jour étaient minimes. Pour moi, mon seul but était de démontrer cela. Si j'ai un jour eu la chance de faire un pas de danse, personne, pas même une vilaine blessure, ne pourra m'empêcher d'en faire un second.

J'ai rencontré le hip-hop, maintenant, il m'appartient. 

𝐅𝐋𝐀𝐒𝐇𝐁𝐀𝐂𝐊 :

Je suis à l'hôpital, encore, ma mère est à mes côtés depuis maintenant plusieurs heures. Nous n'attendons rien, pas même une infirmière qui m'a promis de passer. Mais elle est là, toujours là.

— Tu peux rentrer à la maison, maman. Je suis grand et peux rester quelques heures seul.

Je n'ose pas ajouter que je suis fatigué et que je compte sûrement dormir à la minute à laquelle elle aura quitté ma chambre, pour ne pas renforcer son idée de me tenir compagnie.

— Je ne te quitterais pas, tu ne me feras pas changer d'avis.  

Elle insiste et n'ayant pas la force de me battre aujourd'hui, je la laisse. Je la connais, elle risque d'aller se promener dans le jardin ou dans les couloirs du bâtiment.

— Va te chercher à boire.

— Je n'ai pas soif.

— Va te chercher à manger, alors.

— Je n'ai pas faim.

— Tu es une vraie enfant !

Elle rigole et vient s'assoir sur mon lit, me prenant la main. Elle l'embrasse plusieurs secondes, un peu trop même.

— Comment ça va ?

— Ça ira mieux quand je saurai que tu vas bien.

— Je suis en pleine forme, me contredit-elle en passant sa main dans ses cheveux bruns, les mêmes que ceux de Thaïs.

Mais je vois bien ses cernes et les marques de fatigue qui couvrent son visage.

— Tu sais aussi bien que moi que ce n'est pas vrai.

— Ce n'est pas moi qui viens d'avoir un accident ! N'inverse pas les rôles. Aujourd'hui, et comme tous les jours, le mien et de prendre soin de toi.

— Merci maman.

— Ne me remercie pas, prends moi dans tes bras.

Et c'est ce que je fais. Car même si je ne le reconnais pas à haute voix, sentir ses bras autour de mon corps, me fait du bien. Plus de bien que leur morphine ou tous les médocs qu'ils ont décidé de m'injecter.

— Je t'aime, lui chuchotais-je dans son cou.

— Je le sais. Et je t'aime encore plus.

Je souhaiterais rajouter que ce n'est pas possible, mais la porte s'ouvre, me laissant apercevoir le médecin qui arrive, avec ce que je devine comme étant mon dossier entre ses mains. Ma mère s'écarte, gardant cependant toujours nos mains liées.

— Bonjour Madame Baudin et Germain.

A l'unisson, nous le saluons en retour. Il nous expose les résultats de tous les scanners que j'ai pu faire depuis que je suis arrivé.

À l'unissonWhere stories live. Discover now