MOUVEMENT N°26

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𝐋𝐄𝐒𝐋𝐘𝐄

Tout le long du chemin, je me suis dit que j'avais le courage de le combattre, mais non. Je ne peux pas aller en cours avec Monsieur Mansart, surtout après ce qu'il s'est passé. Il m'est impossible de le regarder droit dans les yeux, le souvenir de ses mains sur mes hanches est encore trop récent. Ce n'est pas en si peu de temps que je vais réussir à affronter cette peur qui m'envahit depuis des années. Je sais que Germain serait prêt à m'aider. Il y a deux jours en est la confirmation, pourtant, je ne lui dis rien. Je n'ose pas ouvrir mon cœur encore plus qu'il ne l'est déjà.

Dans ma poche, mon téléphone vibre. Je le sors, remarquant que c'est un message de Maely.

CELLE QUI ME SERT DE MEILLEURE AMIE : tu comptes venir après ce qu'il s'est passé ? 

Je lui ai tout dit, le week-end dernier. Elle était déjà au courant pour le reste, je me devais donc de la mettre au courant pour ça aussi. Au début, elle n'a pas semblé surprise, ce qui m'a moi-même étonne. Si elle se doutait de quelque chose le concernant, pourquoi ne m'a-t-elle rien dit ? Elle connait la relation que j'ai avec ce genre d'attouchements. 

LESLYE : je ne sais pas encore.

LESLYE : je stresse énormément, mais je ne peux pas faire ça à Germain.

CELLE QUI ME SERT DE MEILLEURE AMIE : je pense que le mieux, c'est de l'affronter, pour lui montrer que tu es bien plus forte que tout ça.

Mais je ne l'écoute pas, sûrement par principe. Il faut que je sois pleinement indépendante et mon indépendance commence par prendre mes propres décisions, sans avoir à toujours demander son avis à Maely. Même si c'est, le plus souvent, le mieux pour moi.  

Quand je nous vois approcher de l'entrée de l'école, je me stoppe immédiatement. La main de germain qui était avant autour de mes hanches, cesse de me soutenir, de par mon arrêt net. Je me sens m'effondrer quand je ne la sens plus. J'avais pris l'habitude toujours l'avoir sur moi. Pourtant, je sais que ça ne sera pas toujours le cas. Mais à ce moment-là, ça me rassurait.

— Que se passe-t-il ? s'inquiète-t-il en observant mon visage qui devient pale.

Je le sens qui pâlit, et c'est la première fois.

— Tu as reçu une mauvaise nouvelle ?

Il passe sa tête par-dessus mon épaule avec comme objectif de lire sur mon téléphone ce fameux message.

— Une urgence familiale, inventai-je.

— Comment ça ? Qui est-ce ?

— Une urgence, tout simplement, il faut absolument que j'y aille.

Je commence déjà à faire demi-tour au moment où il me retient.

— Une urgence de quel genre ? Je peux peut-être t'être utile.

Le fait qu'il insiste me fait encore plus regretter de le laisser dans l'inconnu comme ça. Après ce que je lui ai fait subir la nuit où nous nous sommes mis ensemble, il mérite bien que je lui dise tout. Mais la confiance que j'ai eu du mal à lui donner n'est pas encore prête à pleinement lui appartenir. 

Avant d'être sa copine, je suis aussi une femme qui a des secrets et des bonheurs qu'elle veut garder pour elle. S'il n'est pas au courant pour tout, ce n'est pas important. Lui aussi doit avoir des choses en lui qu'il ne veut pas me confier, je l'ai bien compris quand je lui disais qui j'étais. La haine contre lui-même que je lis dans ses yeux et ses gestes ne ment pas. Elle n'a jamais menti, et ce depuis la première fois que son regard a croisé le mien.

À l'unissonWhere stories live. Discover now