PROLOGUE

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ISABELLA MARÍA RUIZ.
Moscou, Russie.

Une migraine me ronge le cerveau, comme s'il allait exploser. Mes cheveux sont tellement tirés en arrière que j'aurais tellement aimé pouvoir me les arrachés pour atténuer cette douleur. Mon chignon, bien trop serré, m'empêche de laisser ma tête se reposer contre le mur de l'enseigne.

Je ferme tout de même les yeux, et laisse la musique tourner dans mes oreilles. Le calme avant la tempête, n'est-ce pas ?

– Isabella.

Je retire mes écouteurs, mais ne voit personne. J'aurais juré avoir entendu mon prénom être hurlé. Je soupire longuement avant de m'éloigner complètement du mur et de m'approcher de cette porte vitrée. Il est temps d'accomplir mon rêve.

L'épais verre de la porte se brise. Tout se passe rapidement. Tout est si brutal que je sens ma joue contre le sol. Un pique de douleur s'empare de mon bras droit. Une panique indescriptible s'empare de moi. Je suis en danger, c'est ce que me crie mon instinct.

Le temps semble s'être arrêté. Tout autour de moi est flou, je ne vois absolument rien. Je me lève même si mes jambes me menacent de me laisser à nouveau tomber.

Je regarde droit devant moi, désespérément. Mes poils s'hérissent lorsque mes yeux rencontrent mon pire cauchemar. Jamais au grand jamais je n'aurais pensé vivre ça de mon vivant.

Un poids écrase ma poitrine, je ne peux plus respirer. La peur me pétrifie, je suis incapable de réfléchir correctement.

Il faut que je m'en aille.
Je dois m'en aller.
Je vais mourir...

Je recule petit à petit. Je n'arrive pas à voir son visage, peu importe, il faut que je m'éloigne. Une alarme se déclenche à l'intérieur de moi et je me mets à courir sans regarder en arrière. Les bruits de pas crépitent sur les morceaux de verre, mais ces bruits sont étouffés par mes pleurs.

Ma main s'écrase sur ma bouche pour faire cesser mes sanglots, sans espoir. Ma vision est floue, je ne sais pas où je mets les pieds. Je ne sais même pas où est-ce que je vais, je ne connais absolument rien ici.

Je l'entends marcher lentement, très lentement derrière moi comme s'il savait qu'il allait réussir à m'attraper sans trop de mal. Il est confiant et ça me terrifie encore plus.

Mes paumes s'écrasent sur le sol. Elles saignent. Du moins, je crois. Je n'en sais rien, je n'arrive pas à réfléchir. Une grimace de douleur déforme mes traits lorsque je pousse sur mes mains pour me relever. Je me remet alors à courir, je cours et laisse malheureusement l'air froid de ce mois de décembre me brûler les poumons.

Mais qu'importe. Je préférais avoir les poumons en feu et être en vie que m'arrêter de courir.

Les brindilles se craquent sous la pression de mes pieds, je n'ai pas le temps d'analyser où est-ce que je me trouve. Je ne sais pas ce que j'ai bien pu faire pour me retrouver dans cette position. Cependant je sais qu'il n'est qu'à quelques mètres derrière moi, à marcher calmement comme s'il savait exactement où j'allais sans même me voir.

Soudain, ma joue s'écrase contre la terre froide. Mon cœur risque d'exploser, il va exploser. Succomber à la panique. Mes jambes m'ont lâchées. Elles ne veulent plus bouger alors que je l'entend arriver.

Bordel.
Je ne veux pas mourir.

Des larmes s'évadent de mes yeux, coulant le long de mes joues. J'ai mal. Chaque muscles de mon corps me fait affreusement mal. Mon bras droit est engourdis à cause de ses morceaux de verre qui n'ont fait que s'enfoncer dans celui-ci. Ma poitrine gonfle désespérément, collé sur toutes ses fines brindilles que mon corps vient probablement de briser en mille morceaux.

Il va arriver.
Mais, je n'arrive pas à me relever.

Je vais mourir ?
Je ne veux pas mourir.

Je n'arrive pas à me relever, mes jambes ne veulent pas m'aider à fuir. Malgré la douleur, je tente de me lever. Je fais abstraction d'absolument tout ce qui m'entoure. Malheureusement, c'est sans espoir. Mes jambes me lâchent de nouveau.

Le choc est brutal. Je ne vois absolument rien mais je ressens tout. La douleur de ma chute est indescriptible. Je suis sur une pente. Les brindilles se sont transformées en branches. Lorsque ma chute prend fin, je sais que pour moi aussi c'est fini.

Mes jambes se font tirées en arrière. Une douleur m'électrise le corps, mais cette douleur ne dure pas longtemps. Je ne sens finalement plus rien.

Seigneur,
Je t'en prie,
Ne me laisse pas mourir.

𓆩♡𓆪

Chuchotement d'un AngeWhere stories live. Discover now