HAYDEN

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Ce chapitre comporte des passages pouvant heurter la sensibilité de certains. Des scènes détaillées de violence : abus physiques et psychologiques sont présentes. La présence de ces sujets a pour but de dénoncer certains comportements. Bonne lecture, ℰ.

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« La mort n'est pas la pire chose de la vie. Le
pire, c'est ce qui meurt en nous quand on vit. »
— Albert Einstein.

HAYDEN CASTILLO.

Un orage sans nom s'abat sur la ville depuis des heures. Le vent frappe d'une puissance terrible, il pourrait presque faire trembler les murs de la maison sauf qu'une tempête encore plus grande vient de prendre fin.

Je tourne le verrou, la main tremblante. Je grince des dents, laissant mon corps se glisser contre la porte de ma chambre. Un lourd soupir me quitte alors qu'une douleur sans nom me paralyse. Mon bras se pose sur mes côtes, pour atténuer mes souffrances.

Les battements de mon cœur sont si irréguliers que cela en devient alarmant. Je grimace pendant que cet éternel goût métallique vient hanter mes papilles. Je me mords la lèvre inférieure, retenant un gémissement de douleur lorsque je tente de prendre une grande inspiration.

Je pose mon bras droit sur mon abdomen, essayant d'atténuer les piques de douleur. Je reste assis sur le sol de ma chambre et j'attends de ne plus rien ressentir.

La pluie me berce et me fait presque somnoler.

Je cligne plusieurs fois des yeux. Je ne vois presque plus rien de mon œil gauche, tout devient de plus en plus flou, rien ne semble s'arranger. C'est comme si finalement, mon œil en avait trop vu et ne supportait plus rien.

La porte tremble soudainement. Je me pince les lèvres avec puissance pour ne pas laisser un gémissement de douleur me quitter. Le ciel gronde avec puissance, un flash lumineux passe entre les volets.

Trois coups résonnent contre la porte.

– Hay-Bear ?

Je me lève faiblement, ma tête tourne me signalant que je ne tiens que sur un vieux fil qui menace de lâcher. Ma main, toujours tremblante, prend appuie sur le mur à ma droite. Un soupir douloureux me quitte. Mon corps m'alarme, me hurle de ne pas faire un pas de plus car il est sur la corde raide et que je risque de m'effondrer pour de bon.

Sauf que je prends la décision d'ignorer tous ces avertissements. J'avance, me tenant fermement au mur. Finalement, je me réconforte dans cette idée qu'aujourd'hui peut-être je vais enfin mourir.

Mon corps flanche lorsque ma main s'éloigne du mur. J'ai une affreuse remontée acide qui me brûle la gorge. Je ne vois plus rien, devenu presque aveugle.

Je sens mon cœur louper plusieurs battements réveillant la monstrueuse douleur qui me paralyse sur place. Le tonnerre gronde derrière moi tandis que je songe à m'arracher le cœur pour ne ressentir absolument rien.

Elle frappe trois fois contre la porte, la faisant légèrement trembler.

– Je sais que tu es là, m'informe-t-elle.

Mon cœur me fait violence, qu'est-ce que je rêverais de pouvoir le mettre sur sourdine une bonne fois pour toute. En fin de compte, la douleur de mon corps le fait à ma place. La souffrance que mon corps entier ressent est comme un interrupteur qui met sur pause celle de mon cœur qui n'est que trop grande pour moi.

Chuchotement d'un AngeWhere stories live. Discover now