CHAPITRE 15

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Avertissements : attention, ce chapitre comporte des scènes pouvant heurtées la sensibilité de certains. La mention de : trouble du comportement alimentaire (perception de soi) et mutilation sera présente. Faites attention à vous, et bonne lecture, ℰ.


« Maître Corbeau, sur son arbre perché... »
— Jean de Lafontaine.

ISABELLA.

Des sueurs froides font trembler mon corps avec violence tandis que je m'éloigne de leur tombe avec inquiétude. Mon coeur se met à battre d'une vitesse folle, je pourrais presque frôler la crise cardiaque.

De brutaux frissons se déchargent le long de ma colonne vertébrale. Je sursaute violemment après avoir malencontreusement écrasé une brindille dans un mouvement de recul. Je déglutis douloureusement, regardant avec attention chaque recoin de ce cimetière qui m'a l'air désormais hanté.

Je cligne des yeux, plusieurs fois en faisant face à la naissance d'une étrange brume épaisse autour de moi. Je recule à nouveau, m'éloignant jusqu'à ne plus apercevoir la tombe de mes parents. Mes bras s'enroulent avec puissance autour de mon torse, je grimace en ayant la vive sensation que des milliers d'insectes ont pris d'assaut chaque partie de mon corps pour me garder prisonnière de ce cimetière.

– C'est quoi ce bordel, murmurais-je.

Je tourne finalement les talons, prête à partir d'ici, cet endroit est devenu beaucoup trop effrayant tout d'un coup. Mais le fracas d'un objet qui tombe m'arrête dans ma lancée. Je me racle la gorge et me retourne, les jambes fébriles.

Je fronce les sourcils, gardant les bras autour de mon corps en guise de bouclier. Avec appréhension, je m'approche à nouveau de leur tombe, le bruit semblait venir de là. La brume m'empêche de voir avec exactitude ce qui a atterri sur le sol.

Un cri d'effroi me quitte. Je tousse brutalement, sentant une vive nausée me prendre les tripes.

J'ai l'impression d'être dans un très mauvais rêve, ou bien d'halluciner car ce qui me fait face n'a absolument pas l'air réel. J'ai le sentiment d'être dans coincée dans le début d'un film d'horreur et d'être malencontreusement incapable d'en sortir.

Le cadavre d'un corbeau repose sur l'herbe fraîche.

Mes mains recouvrent avec terreur ma bouche, alors que je recule à nouveau. Mon souffle est coupé alors que mon regard ne peut s'empêcher de fixer le corps sans vie de cet oiseau aux plumes noires. Mes jambes faiblissent, j'ai la sensation qu'elle ne supporte plus le poids de mon corps et que je risque d'être clouée au sol pour de bon.

Néanmoins, je suis à nouveau stoppé dans mon mouvement de recul car le vent est amené de force dans une valse violente. Mes tympans sifflent sous le choc des bruits sourds qui résonnent en continu tout autour de moi.

Les corbeaux, précédemment perchés sur leurs arbres s'envolent, laissant leur cris strident se mélanger aux bruits sourds. Je m'accroupis rapidement, recouvrant mes oreilles de mes mains. Je rentre ma tête entre mes genoux et ma poitrine, récitant toutes les prières que j'ai pu apprendre.

– Sauve-moi, ô Christ mon Sauveur, par la vertu de la Croix. Toi qui as sauvé Pierre au milieu des flots, aie pitié de moi, répétais-je, encore et encore en tenant fermement mon collier dans la paume de ma main.

Je n'ose plus respirer, la peur me pétrifie. Je retiens mon souffle, alors que mon corps est pris d'assaut par des spasmes violents. Mon angoisse, à l'idée que l'une de ses balles qui affluent tout autour de moi me touche, se décuple à chaque nouveau coup de feu.

Chuchotement d'un AngeTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang