CHAPITRE 17

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Avertissements : attention, ce chapitre comportes des scènes qui peuvent heurtées la sensibilité de certains. La mention de : violence (agressions physiques), langage crus, meurtres, pensées suicidaires et de trouble alimentaire sera présente. Faites attention à vous, et bonne lecture, ℰ.


« And way down we go. »
— Kaleo.

ISABELLA.

Mon regard reste figé sur ma paume de main, là où repose la sucette en forme de cœur. Je me racle la gorge, et déchire finalement l'emballage. Je glisse la confiserie dans ma bouche en continuant mon chemin.

Je ne devrais pas le rejoindre. Ce n'est pas bien. Cependant, je sens que cette curiosité qui grandit en moi risque de m'engloutir pour de bon. Je referme ma main autour de la lanière de mon sac, serrant cette dernière avec fermeté. À chaque nouveau pas, je sens mes jambes faiblir, comme si mon corps m'avertit de m'arrêter. J'entends mon cœur tambouriner dans ma poitrine tandis que le goût de fraise se rampant dans ma bouche.

Après une vingtaine de minutes de marche, j'arrive au centre ville de Caracas. Je déglutis en le voyant, adossé contre le capot de sa voiture. Ma main autour de ma lanière se resserre, tant l'angoisse monte en moi.

Ace me voit à son tour et —comme à son habitude— un grand sourire étire ses lèvres. J'avance dans sa direction, réduisant conséquemment l'écart entre nos deux corps.

– Bonjour, мой падший ангел, prononce-t-il en s'avançant.

Je ne dis rien, soudainement pétrifié. Sa main se lève, mes yeux sont bloqué sur celle-ci, tant elle s'approche à une vitesse folle de mon visage. Sans que je ne m'y attende, il me retire la sucette de la bouche. Son doigt caresse mes lèvres humides et tout d'un coup j'oublie comment respirer.

Son pouce traverse avec lenteur ma lèvre inférieure, puis il amène son doigt dans bouche comme pour récupérer ce goût de fraise qui peignait mes lèvres. J'avale difficilement ma salive, le regardant faire avec stupéfaction.

– Je...

Je suis incapable d'articuler quoique ce soit, comme si je venais de perdre la capacité de former des mots. Un rire s'échappe de lui, mes poils s'hérissent sans que je ne sache pourquoi. Être aussi proche de lui me tord l'estomac, mes sens sont alertes face à toutes ses sensations si étrangères.

Il amène la sucette près de ma bouche, collant celle-ci un instant à mes lèvres avant de la glisser dans sa bouche.

– Allons-y, dit-il en me tournant le dos.

Je reste quelques secondes sans bouger, amenant seulement mes doigts à mes lèvres. Je me les humidifie, sentant mes papilles se réveillées sous un goût sucré et agréable.

– Tu comptes rester ici ? prononce-t-il, près de la porte du café.

Je me racle la gorge, regagnant finalement mes esprits. Mes bras s'enroulent autour de ma poitrine tandis que je me dépêche de le rejoindre. Il n'attends pas réellement que je sois à son niveau pour entrer dans le café.

Nous nous asseyons, face à l'autre mais aucun de nous ne parle jusqu'à ce qu'un serveur s'approche de nous. Ace commande en premier : un jus de fraise. Je reste quelques secondes perplexe face à son choix.

Le raclement de gorge du serveur me fait sortir de ma rêverie. Je sens la température de mes joues vivement augmenter alors que je fais semblant de regarder la carte. Je pointe la première boisson qui apparaît : un milkshake au chocolat.

Chuchotement d'un AngeWhere stories live. Discover now