CHAPITRE 19

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Avertissements : attention, ce chapitre comporte des scènes pouvant heurtées la sensibilité de certains. La mention de : déréalisation, trouble du comportement alimentaire et relation interdite sera présente. Faites attention à vous, et bonne lecture, ℰ.




« am I supposed to be grateful
to have survived this ? »
— Brenna Twohy.





ISABELLA.





– Tiens toi droite, s'il te plaît.

Aujourd'hui, le ciel est sombre. La pluie s'abat contre la fenêtre, brutale et incessante. Je me concentre sur la mélodie que les gouttes produisent, ignorant les battements effrénés de mon cœur.

La fenêtre, légèrement entrouverte, laisse l'odeur de terre mouillée remplir l'air de la pièce et nous colle à la peau. Les dernières feuilles sur les branches d'arbres tombent, les branches quant à elles, s'entrechoquent violemment entre elles.

– Tu peux te rhabiller, merci.

Je descends de la balance, j'ai l'impression que le poids du monde est sur mes épaules. Rapidement, j'enfile mon jean, mon tee-shirt et ma petite veste alors que le médecin revient s'installer derrière son bureau.

Je retourne m'asseoir, en face du médecin. J'enroule mes bras, autour de mon ventre, m'empêchant ainsi de m'amuser à retirer toute la peau qui entoure mes ongles. Un lourd silence pèse sur la pièce, seuls les bruits du clavier d'ordinateur sont audibles. Je me pince les lèvres, je sens que je n'arrive plus à respirer. Les murs de la pièce ont l'air dangereusement proche, prêts à m'écraser.

Mon pied tressaute, j'aimerais bien mettre fin à ce rendez-vous des plus pénibles. Néanmoins, je me force à rester tranquillement assise, dans l'espoir de pouvoir enfin me débarrasser de cette attelle qui m'embête plus qu'autre chose.

– Tu veux bien tendre ton bras, s'il te plaît.

Muette, je m'exécute. Le docteur enroule rapidement le bandeau du tensiomètre au-dessus de mon coude. Je garde les yeux fixés sur le petit sablier, alors qu'une pression se fait rapidement sentir dans mon bras.

Après quelques secondes, il s'éloigne de moi emportant son engin. Je gonfle les joues, me sentant de plus en plus compressé.

– Tu as les résultats de la prise de sang que je t'ai demandé de faire, questionne-t-il, en revenant s'asseoir.

Je hoche la tête, attrapant mon sac posé aux pieds de ma chaise. Je lui tend l'enveloppe que j'ai récupérée du laboratoire avant de venir ici. Il me remercie, en ouvrant cette dernière. Et, de mon côté, je continue de regarder ce sablier.

– Hm...

Ma gorge se noue, pendant le tiers d'une seconde, je vois son expression changé. Je me doute que malgré tous mes efforts, ma santé n'allait être au beau fixe, en seulement deux semaines. Mes mains s'écrase contre mes cuisses, elles sont moites.

Je n'ai pas regardé les résultats. J'ignore mes problèmes, comme je sais si bien le faire. Si je ne regarde pas, l'incendie s'éteindra probablement un jour.

– Bon, commence-t-il, en me repassant l'enveloppe brune.

Mes poings se referment, j'enfonce mes ongles dans mes paumes avec puissance. Je viens m'humidifier les lèvres, alors que le sable ne coule plus. En pleine face, les conséquences de mes actes s'écrase.

– Tu as pris deux kilos Isabella, me dit-il, enthousiaste.

Je ne réagit pas. Sa voix, à l'arrière de ma tête, ne me quitte pas. Jamais cette phrase n'a sonnée si positive dans ma tête.

Chuchotement d'un AngeTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang