CHAPITRE 20

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« Les méchants envient et haïssent;
C'est leur manière d'admirer. »
— Victor Hugo.

ISABELLA.
Saitama Ice Arena, Japon.
Janvier 2014.

Dans le sport de compétition, il n'existe aucune compétition moins importante qu'une autre. Une victoire ne signifie pas que nous, athlètes, devons nous reposer sur nos lauriers. Dans l'espoir d'atteindre le sommet, c'est-à-dire : la première place aux jeux olympiques, nous ne devons absolument rien négliger.

Les années d'entraînement intensifs et de régime strict afin d'avoir l'air parfait sur scène, tout ça, c'est à peine le quart de ce qu'il nous attend, une fois la sphère internationale atteinte.

Les premières qualifications peuvent paraître dures, mais en réalité, c'est l'étape la plus facile de la compétition.

Les régionaux ?
De la paté pour chat.

Notre état de santé, alarmant, n'est que les prémices de ce qu'il nous attend une fois le début des compétitions internationales. Le décompte des Quatre Continents est lancé alors que nos corps combattent encore les douleurs musculaires et la fatigue extrême, souvent accroît par le jet-lag.

Tel une belle brochette de robots, nous gardons la tête haute car cette compétition sur le point de commencer est d'une importance primordiale. Cette fois-ci, le monde entier aura les yeux rivés sur nos performances.

Des patineurs, venus des quatre coins du monde : Amérique du Nord, Amérique du Sud, Asie et Océanie se sont rassemblés dans la patinoire japonaise de Saitama.

Notre point commun ?
Un seul objectif...

Atteindre l'excellence absolue et devenir le meilleur.

Je retourne dans les vestiaires, après avoir troqué ma tenue d'entraînement pour celle de compétition. Bercée par la fatigue, j'observe les vestiaires se remplir à ras bord.

– Qu'est-ce que tu fais ?

Je me crispe, enfonçant mes ongles dans la paume de mes mains. Je sens, derrière moi, la présence de ma grand-mère se dresser.

– J'attends le déluge, ça ne se voit pas ? dis-je, un ton rempli de sarcasme.

Mes paupières se ferment, une seconde, sous les coups de marteau de cette migraine insupportable. Mes cheveux sont tirés en arrière, dans un chignon extrêmement serré et le son de sa voix sévère n'améliore rien.

– Va t'asseoir, Isabella, m'ordonne-t-elle.

J'arque un sourcil, mais je ne décide de ne rien ajouter. Des silhouettes se dressent sur mon chemin, je me faufile entre le corps des participantes, toutes pimpantes. Un soupir me quitte, alors que je m'avance, en direction du banc en face de mon casier.

Je me masse la nuque, à la recherche d'un cachet d'aspirine et de ma gourde. Par malchance, celle-ci est vide. Je me lève alors, oubliant de refermer mon casier.

Ce n'est pas si grave...

– Fais attention où tu mets les pieds, bon sang !

Je me rends compte, qu'en me levant, j'ai malencontreusement bousculée une autre patineuse qui passait devant. Je grimace avant de la regarder.

– Pardon, dis-je prête à continuer ma route.

Sauf qu'elle ne semble pas du même avis. Sa main s'enroule, avec force, autour de mon bras. Je réprimande un geste qui aurait pu être violent et à la place, je me tourne pour lui faire face.

– Tes excuses ne m'ont pas l'air sincère, Isabella María, prononce-t-elle, d'un ton condescendant.

Je hausse, surprise, les sourcils. Je me mords à l'intérieur de la joue, gardant mon regard ancré dans le sien.

Chuchotement d'un AngeDove le storie prendono vita. Scoprilo ora