CHAPITRE 11

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« Mais des fois, il faut plus de courage pour vivre
que pour se tuer. »
— Albert Camus.


ISABELLA.



Je ne sens plus que les battements de son cœur contre le mien. Les bras ballant le long de son corps, il me regarde sans un mot. La chaleur angélique qui nous enveloppait dans une belle bulle d'amour exquise s'évapore, ne laissant alors, que les morceaux en verre de nos erreurs sur le sol. Mes mains se lèvent, prêtent à se poser sur ses joues mais je sens mon corps perdre l'équilibre à une vitesse folle.

Je tombe sur les genoux de quelqu'un. Mon cœur s'arrête brusquement, je n'ose pas me retourner alors je me lève sans regarder derrière moi. Hayden s'échappe d'entre les corps des différentes personnes présentes dans le salon, beaucoup trop petit pour autant d'invités. Malgré la distance conséquente qui ne fait que de s'agrandir entre nous, je ne le quitte pas du regard.

– Hayden ! criais-je, pour qu'il s'arrête.

Mon coeur me fait violence. L'angoisse me cloue au sol alors que je le vois s'éloigner de moi d'une vitesse presque surhumaine. J'hurle son prénom, en vain car il ne s'arrête pas. C'est comme si je n'existais plus pour lui. Comme si lui aussi, avait décidé de m'abandonner à cause de mes erreurs.

– Hayd...

Un cri de douleur me quitte lorsque je me fait propulser près d'une table et que le coin pointu de celle-ci s'enfonce dans le bas de mon dos. Mon corps se cambre sous la douleur qui est cuisante. Mon souffle se coupe alors que je me relève rapidement.

Il n'est plus là.
Hayden a disparu.

Je m'arrête, le vent glacial d'octobre me fait frissonner violemment. Mes bras se croisent autour de ma poitrine tentant de me réchauffer. Mes joues sont humides, mon cœur me fait mal car son autre moitié est manquante.

Je m'assois sur les escaliers, devant la maison. Je colle mes genoux contre ma poitrine, enroulant mes bras autour de ces derniers. Je plonge ma tête entre et laisse mon angoisse prendre possession de moi.

Je n'y arrive pas.
Je n'arrive pas à ne pas ruiner mes relations.

Qu'est-ce qui ne va pas chez moi à la fin ?

Je suis peut-être trop dure à aimer, peut-être que cela demande une énergie que personne n'a, sinon pourquoi mes parents se seraient suicidés ? Pourquoi m'ont-ils abandonné, seule avec ma grand-mère.

Toutes mes peurs, même celles que j'avais pourtant enfouies au fond de moi surgissent comme une explosion violente. Toute ma vie est en train de s'écrouler, et je me retrouve coincée seule sous les décombres.

Tout s'écroule.
Tout s'écroule.

Et je suis seule.

Je pleure sans m'arrêter. J'ai l'impression d'être complètement brisé, comme si cette soirée était la goutte de trop. Je vais désormais devoir ramasser les morceaux qu'ils restent de moi pour les recoller, du mieux que je peux.

Un poids fait sentir sur mes épaules, je lève les yeux en sentant une chaleur étrange m'envelopper. Mon cœur à l'air de renaître, il bat comme il ne l'a jamais fait. Le manteau de Hayden tombe sur le sol alors que je le serre dans mes bras.

– Je suis désolée. Je suis tellement désolé mi amor, répétais-je sans pouvoir m'arrêter.

Il sourit.
Hayden me sourit.

– Tu m'as appelé mi amor...

Je plonge ma tête dans le creux de son cou et ferme un instant les yeux pour apprécier ce moment, pour apprécier mon havre de paix. Mais lorsque je les ouvre, je crois mourir à nouveau.

Chuchotement d'un AngeDonde viven las historias. Descúbrelo ahora