Chapitre 1

2.6K 116 53
                                    

Nastia

Depuis que je suis toute petite, le dimanche est un jour sacré pour moi. J'aime le calme de cette journée et le fait de pouvoir me reposer paisiblement sans qu'aucun bruit nuisible ne vienne me dérang...

BAM.

...er. Evidemment c'était trop lui demander de ne pas réveiller tout le monde à – je me retourne vers mon réveil – six heures douze du matin. Quand je vous dis que ce mec a un grain, qui se lève à cette heure-là un dimanche ?! Les bruits continuent et cela commence à sérieusement me courir sur le haricot. Je patiente quelques minutes de plus, lorsque finalement j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Parfait, si le diable quitte les lieux je vais pouvoir retourner à mes rêves paisiblement.

Mais je déchante vite lorsque j'entends en réalité plusieurs personnes entrées dans l'appartement. Ce n'était pas dans mon programme cela. Après un long débat intérieur et avoir pris conscience que les personnes présentes, que des hommes d'après les tonalités de voix perceptibles, n'étaient pas près de partir si je me réfère à la télévision qu'ils viennent d'allumer et l'odeur alléchante d'un petit déjeuner en train d'être préparé que je peux sentir depuis l'autre bout du couloir. Je tends la main pour allumer ma faible lampe de chevet et décide de me lever.

J'inspecte rapidement mon reflet dans le miroir, et je constate que l'image qu'il me renvoie laisse à désirer. Entre mon pyjama Winnie l'Ourson et mes cheveux qui ont décidés de prendre leur indépendance, on est assez loin des mannequins qu'on peut voir chez Vogue. Je coince rapidement mes cheveux derrière mes oreilles en essayant de cacher ce massacre – une peine perdue – et je mets mes grosses lunettes de repos à monture transparente avant de rejoindre le salon. Après tout je suis chez moi, donc si mon apparence déplait à ses messieurs je les invite vivement à aller se faire foutre.

En arrivant dans le salon, je dois cligner des yeux plusieurs fois pour m'acclimater à la lumière du jour qui est déjà beaucoup trop forte pour un début de matinée. Lorsque mon regard réussi enfin à distinguer ce qui se tiens devant moi, je crois que j'aurais préféré ne pas sortir de ma chambre. Je me retrouve face à quatre têtes tournées dans ma direction et je me sens soudainement très mal à l'aise. Notre salon est certes très beau, lumineux et tout ce que vous voulez, mais il n'est pas prévu pour accueillir quatre géants.

J'hésite un instant à faire demi-tour mais j'aurais l'air ridicule maintenant qu'ils m'ont vu. A la place je redresse le menton et adresse un signe de tête à l'assemblée présente dans le salon, et pars me servir un café dans la cuisine pour m'occuper et ne pas me retrouver en mode « plante verte » devant eux. Dans la cuisine se trouve déjà Alex en train de faire cuire quelque chose, à l'odeur je dirais que c'est probablement des pancakes. Je fais mine d'ignorer le silence qui s'est instauré dans l'appartement et m'atèle à ma tâche en essayant de ne pas frôler mon colocataire par inadvertance. Je ne sais pas pourquoi je lui parle, mais je ne retiens pas les mots qui franchissent mes lèvres.

- Tu aurais pu me prévenir qu'on aurait du monde à l'appart ce matin, lui dis-je doucement pour ne pas être entendu par ses amis, même si ma voix est couverte par les bruits de leurs conversations qui reprennent.

Je vois son dos se contracter et sa tête se relever légèrement mais il ne daigne pas m'accorder un regard et continue sa préparation comme si je n'étais pas là. Il est sérieux, il tient vraiment à ce qu'on ne s'adresse pas la parole et qu'on s'ignore ? Très bien. Désolé frangin mais ta trêve à la con tu peux te la garder, je ne compte pas faire d'efforts pour quelqu'un qui n'en vaut pas la peine. Une fois le café chaud je me sers une tasse et m'apprête à rebrousser chemin en direction de ma chambre, lorsque j'entends la porte d'entrée s'ouvrir à nouveau, cette fois ci sur une silhouette que je reconnais bien.

Our Broken LoveWhere stories live. Discover now